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Infiltrats de reconstitution lymphocytaire avec des lymphocytes atypiques mimant un lymphome T cutané ou une lymphoprolifération CD30 : 12 cas - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.249 
C. Hurabielle 1, , E. Sbidian 1, H. Beltraminelli 2, B. Bouchindhomme 3, C. Chassagne-Clément 4, B. Balme 5, C. Bossard 6, M.-H. Delfau-Larue 7, P. Wolkenstein 1, O. Chosidow 1, C. Robin 8, C. Cordonnier 8, A. Toma 8, C. Pautas 8, N. Ortonne 9
1 Dermatologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France 
2 Dermatologie, Inselspital Bern University Hospital, Suisse 
3 Anatomopathologie, CHU de Lille, France 
4 Anatomopathologie, centre Lyon-Bérard 
5 Anatomopathologie, CHU Lyon Sud, France 
6 Anatomopathologie, CHU de Nantes, France 
7 Hématologie biologique 
8 Hématologie 
9 Anatomopathologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les éruptions cutanées morbilliformes sont fréquentes en période d’aplasie post-chimiothérapie pour des hémopathies malignes ou des cancers solides. Elles posent des problèmes diagnostiques entre les causes infectieuses, les toxidermies, les réactions post-transfusionnelles et les infiltrats de reconstitution lymphocytaire (IRL). Les IRL sont des éruptions cutanées survenant lors de l’aplasie médullaire post-chimiothérapie, lors d’une augmentation des lymphocytes dans la circulation périphérique.

Patients et méthodes

Nous rapportons une série de 12 patients (7 hommes et 5 femmes, médiane d’âge : 61 ans), avec un IRL atypique mimant un lymphome T cutané primitif ou une lymphoprolifération cutanée CD30+.

Résultats

Tous les patients présentaient une éruption érythémateuse maculopapuleuse du tronc et des membres associée à une fièvre entre 38 et 39°C, survenant 5 à 39jours après le début de la chimiothérapie. Tous les patients, sauf un, avaient reçu une polychimiothérapie pour une leucémie aiguë myéloïde (n=10) ou un carcinome urothélial avant l’apparition de l’éruption cutanée, et le dernier patient était atteint d’un syndrome lymphoprolifératif auto-immun entraînant une agranulocytose chronique nécessitant un traitement par G-CSF. L’éruption cutanée était associée à une discrète augmentation des leucocytes périphériques et était suivie d’une sortie d’aplasie dans les semaines qui suivaient le diagnostic. L’examen histologique trouvait dans tous les cas un infiltrat lymphocytaire dermique périvasculaire comprenant des lymphocytes atypiques de taille moyenne à grande, CD3+, CD4+ et CD8+, CD25+, ICOS+, PD1−, non cytotoxiques et sans expression significative de FoxP3, avec une expression forte de CD30 dans la majorité des cas (n=10), suggérant le recrutement de cellules T activées dans la peau, sans clone T dominant identifiable. Chez 6 patients, le diagnostic de lymphome cutané avait été proposé ou suspecté à l’histologie, et seule la confrontation anatomoclinique permettait le diagnostic d’infiltrat de reconstitution lymphocytaire avec une présentation particulière mimant un lymphome T cutané ou une lymphoprolifération T CD30+.

Discussion

Nous rapportons une forme particulière d’IRL caractérisée par la présence de lymphocytes atypiques, activés. Cet aspect histologique particulier pourrait témoigner du recrutement de lymphocytes T activés par un agent viral ou médicamenteux chez des patients peut-être favorisé par un déficit en lymphocytes T régulateurs en rapport avec l’aplasie médullaire chimio-induite.

Conclusion

Cet aspect histologique particulier mérite d’être connu par les anatomopathologistes pour éviter de porter à tort un diagnostic de lymphome T cutané ou de lymphoprolifération CD30 dans ce contexte.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Infiltrat de reconstitution lymphocytaire, Lymphome T cutané, Lymphoprolifération CD30


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.003.


© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 143 - N° 12S

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