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Neuropathies sensitives sous la combinaison inhibiteurs de BRAF et de MEK : dabrafénib et tramétinib - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.259 
C. Libenciuc 1, , C. Mateus 1, E. Routier 1, M. Reigneau 1, J. Fahmy 1, L. Ghoufi 1, C. Boutros 1, C. Cauquil 2, C. Robert 1
1 Dermatologie, institut Gustave-Roussy, université Paris Sud, 94805 Villejuif, France 
2 Neurologie, université Paris Sud, CHU de Kremlin-Bicêtre, 94275 Kremlin-Bicêtre, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Deux combinaisons d’inhibiteurs de BRAF et MEK sont maintenant commercialisées et utilisées en première ligne de traitement pour les patients atteints de mélanome métastatique ou non résécable présentant la mutation BRAF V600. Leurs effets secondaires et leur gestion sont déjà bien répertoriés. Nous rapportons 3 cas de neuropathies sensitives survenus sous ce traitement.

Observations

Nous rapportons les cas de 3 patients ayant présenté la même symptomatologie neurologique sous l’association dabrafénib et tramétinib. Ces patients ont présenté après respectivement 4, 6 et 18 mois de traitement, des douleurs et paresthésies des membres inférieurs. Les symptômes sont apparus brutalement entraînant un retentissement fonctionnel sur la marche en quelques semaines. L’EMG trouvait une neuropathie périphérique axonale. Le traitement était arrêté dès l’installation des symptômes. Le bilan étiologique éliminait une cause centrale tumorale (IRM médullaire, cérébrale, PL normale), une cause infectieuse (sérologie de borréliose négative), une cause métabolique (absence de carence, alcoolisme, insuffisance rénale, dysthyroïdie, diabète, gammapathie monoclonale). L’un des patients présentait certaines particularités cliniques et lors des investigations. Les signes neurologiques étaient apparus tardivement, 18 mois après le début du traitement. L’EMG montrait des signes de démyélinisation, qui ont conduit à la réalisation d’une PL, montrant une hyperprotéinorachie à 1g/l sans infection. Le diagnostic de neuropathie tomaculaire a été porté. Il s’agit d’une neuropathie liée à une mutation du gène codant pour une protéine de la myéline périphérique, PMP22. Le patient n’avait présenté aucun épisode de paralysie au préalable et, à l’arrêt du traitement, avait récupéré de manière complète sans récidive à près d’un an. Malgré cette maladie sous-jacente, le diagnostic de neuropathie toxique était retenu, possiblement aggravée par la maladie génétique latente. Devant ce tableau de polyneuropathie axonale avec régression des signes cliniques en quelques semaines après l’arrêt du traitement ciblé, le diagnostic de polynévrite médicamenteuse était retenu chez les trois patients, possiblement facilité par une neuropathie génétique sous-jacente chez l’un d’entre eux.

Discussion

Il s’agit, à notre connaissance, des premiers cas de neuropathie axonale sous l’association dabrafénib et tramétinib. D’autres médicaments sont déjà connus pour être responsables de polyneuropathies douloureuses sensitives axonales : antiviraux, almitrine, métronidazole, thalidomide.

Conclusion

L’étendue du spectre clinique des effets adverses de ces nouveaux traitements anticancéreux s’étend et, sans remettre en question leur bénéfice thérapeutique majeur, il faut rester très vigilant concernant des effets secondaires encore non décrits tels que ces neuropathies périphériques dont l’incidence semble faible et qu’il nous a semblé important de signaler.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Mélanome métastatique, Neuropathie, Thérapies ciblées


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.003.


© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 143 - N° 12S

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