Spécificité de l’histologie cutanée au cours des calciphylaxies du dialysé - 23/11/16
Résumé |
Introduction |
La calciphylaxie cutanée, survenant principalement chez les insuffisants rénaux dialysés, est responsable de la survenue rapide de placards nécrotiques, du tronc, des zones adipeuses ou des membres évoluant vers l’ulcération. Le diagnostic repose sur un faisceau d’arguments dont l’histologie profonde des zones ischémiques. Cependant, la spécificité de la présence de calcifications sur les biopsies cutanées de calciphylaxie du dialysé n’est pas établie et pourrait être liée au terrain, comme pour les calcifications des artères de gros et moyen calibre. L’objectif était d’évaluer le type et la localisation des calcifications sur des biopsies cutanées, au cours de calciphylaxies du dialysé, en comparaison avec des patients dialysés sans calciphylaxie.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique ayant inclus des patients présentant une calciphylaxie, ayant eu une biopsies profonde des lésions ischémiques, et des témoins dialysés ayant eu une biopsies cutanée profonde, pour un autre motif qu’une calciphylaxie. Les caractéristiques cliniques et biologiques ont été recueillies. Les histologies ont été relues par le même histopathologiste. Les caractéristiques des calcifications ont été étudiées en coloration HES et Von Kossa sur les histologies, et comparées entre les témoins et les cas.
Résultats |
Sept patients et 17 témoins ont été inclus parmi les 560 dialysés entre 2012 et 2015. Il n’y avait pas de différence significative pour le sexe, l’âge, la durée de dialyse, la fréquence du diabète ou des traitements antivitamine K, le taux de PTH ou le bilan phospho-calcique. Des calcifications interstitielles et/ou vasculaires dermo-hypodermiques étaient visualisées chez 3 témoins/17 (17 %) et 6 patients/7 (83 %) avec une sensibilité de 86 % et une spécificité de 83 % pour le diagnostic de calciphylaxie. Chez les 3 témoins présentant des calcifications, celles-ci étaient massives, et diffuses dans le tissu interstitiel dermo-hypodermique englobant la paroi des vaisseaux, sans occlusion vasculaire, rentrant dans le cadre d’une calcinose cutanée. Les autres témoins n’avaient aucune calcification cutanée à l’histologie. Dans les calciphylaxies, les calcifications étaient majoritairement vasculaires, de petite taille (de 10 à 200 microns), et plus rarement interstitielles.
Conclusion |
Il s’agit à notre de connaissance de la première étude cas-témoin étudiant la spécificité de la biopsie cutanée profonde pour le diagnostic de calciphylaxie chez les patients hémodialysés. Elle montre que :
– la présence de calcifications vasculaires±interstitielles chez un dialysé est très évocatrice de calciphylaxie, avec une bonne sensibilité et spécificité, et ne semble pas liée au fait d’être dialysé ;
– ces calcifications sont fines, majoritairement vasculaires, très différentes de ce qui peut être observé dans la calcinose cutanée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Calcifications, Calciphylaxie, Hémodialyse
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004. |
Vol 143 - N° 12S
P. S241 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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