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Un maquillage semi-permanent des sourcils révélant une sarcoïdose systémique - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.400 
C. Corbaux 1, , P. Courville 2, P. Joly 3
1 Service de dermatologie, centre de référence des maladies bulleuses auto-immunes, CHU de Rouen, France 
2 Service d’anatomopathologie, CHU de Rouen, France 
3 Service de dermatologie, CHU de Rouen, hôpital Charles-Nicolle, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le maquillage semi-permanent, actuellement en plein essor, peut-être assimilé au tatouage qui peut parfois être responsable de complications allergiques ou infectieuses.

Observations

Une femme de 45ans consultait pour des lésions papuleuses des sourcils évoluant depuis 12mois, survenues sur un maquillage semi-permanent qu’elle faisait réaliser tous les 2ans depuis 6ans. Le dernier tatouage avait été réalisé 7mois avant l’apparition progressive de lésions papuleuses, discrètement orangées, prurigineuses, strictement localisées sur la ligne de tatouage. La peau péri-lésionnelle était inflammatoire. Il n’existait aucune autre lésion cutanée sur le reste du tégument. Les aires ganglionnaires étaient libres. Le reste de l’examen clinique était sans particularité. La survenue de lésions infiltrées restreintes au tatouage était évocatrice d’une sarcoïdose sur tatouage, d’une infection granulomateuse type mycobactériose, ou d’une hyperplasie lymphoïde réactionnelle à l’encre de tatouage. Une biopsie cutanée était réalisée et l’histologie mettait en évidence des granulomes épithélioïdes non nécrosants associés à la présence de pigments noirs exogènes. Les colorations au PAS et au Zielh étaient négatives. L’enzyme de conversion était normal. Le scanner thoracique mettait en évidence de multiples adénopathies médiastinales et carinaires sans fibrose associée et était évocateur de sarcoïdose pulmonaire. Le diagnostic retenu était celui de sarcoïdose systémique révélée par une atteinte cutanée, avec atteinte pulmonaire associée.

Discussion

Le tatouage est un acte invasif à visée esthétique réalisé par l’introduction dans le derme de colorants exogènes et de pigments métalliques. Ce geste responsable d’une effraction cutanée n’est pas dénué de potentiels effets indésirables, qui touchent tout ou partie du tatouage. Dans la littérature, très peu de cas de sarcoïdose survenue sur maquillage semi-permanent sont décrits. En revanche, plusieurs cas de sarcoïdose avec atteinte systémique révélée par une réaction granulomateuse sur tatouage sont rapportés. Le délai d’apparition des lésions cutanées par rapport à la réalisation du tatouage varie de plusieurs mois à années. Des nodules sur tatouages dans le cadre d’une sarcoïdose peuvent être soit secondaire à une réaction « sarcoïdosique » isolée, soit le premier signe de la maladie en cas d’atteinte systémique. Enfin, en cas de sarcoïdose, il peut s’agir de lésions cutanées apparues secondairement. La présence d’un granulome uniquement sur une couleur au sein d’un tatouage polychrome ne permet pas d’éliminer une sarcoïdose.

Conclusion

La réalisation d’une biopsie cutanée est indispensable devant toute réaction cutanée papuleuse sur tatouage afin d’éliminer une sarcoïdose ou une mycobactériose atypique. Un bilan d’extension doit être préconisé en cas de sarcoïdose cutanée afin de ne pas méconnaître une atteinte systémique.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Granulome, Maquillage semi-permanent, Sarcoïdose systémique


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004.


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Vol 143 - N° 12S

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