Réactions cutanées paradoxales sous anti-TNF? en population pédiatrique : étude rétrospective au CHU d’Amiens - 23/11/16
Résumé |
Introduction |
Les antitumor necrosis factor (TNF) α ont révolutionné la prise en charge des maladies inflammatoires chroniques. Leur prescription à grande échelle a permis de décrire une nouvelle classe d’effets indésirables, dits paradoxaux. Peu de données sont disponibles en population pédiatrique concernant la survenue de réactions cutanées paradoxales (RP) sous biothérapie. Notre étude s’intéressait aux cas de RP survenues parmi la cohorte d’enfants sous anti-TNFα suivis au CHU d’Amiens.
Matériel et méthodes |
Nous avons étudié de manière rétrospective les motifs de consultation en dermatologie des enfants traités par anti-TNFα de 2010 à 2015. Nous avons inclus les enfants ayant développé une réaction psoriasiforme et eczématiforme depuis l’introduction du biomédicament. Nous avons étudié pour chaque cas les caractéristiques de l’éruption, le délai de l’apparition de celle-ci par rapport à l’introduction de l’anti-TNFα, l’efficacité de celui-ci sur la maladie initiale. Nous avons recherché les antécédents de psoriasis et d’atopie. Nous nous sommes intéressés aux traitements employés pour traiter ces RP et leur efficacité.
Résultats |
Neuf enfants (12,3 %) ont développé une RP sur 73 enfants traités par biothérapie. Sept étaient traités pour une maladie de Crohn, un pour une rectocolite hémorragique et un pour un rhumatisme psoriasique. Le délai moyen entre l’introduction de l’anti-TNFα et l’apparition des symptômes était de 10,3 mois, alors que la maladie initiale était bien contrôlée pour 6 enfants. Il y a eu 2 réactions psoriasiformes et 7 eczématiformes. Une atopie était retrouvée dans les antécédents personnels de 6 patients. Les dermocorticoïdes permettaient la résolution de l’éruption dans 6 cas. Le méthotrexate à faible dose était introduit chez une patiente en raison d’un prurigo. Dans un autre cas, la biothérapie était arrêtée sur décision parentale, en raison de la RP. La dernière patiente n’était pas compliante au traitement local.
Discussion |
L’apparition de la RP lors de la phase d’entretien du traitement par anti-TNFα, alors que la maladie initiale est contrôlée, est une donnée connue dans la littérature. L’antécédent d’atopie comme facteur de risque de RP eczématiforme a également été mis en évidence. Notre étude confirme l’existence de 2 formes cliniques de RP : psoriasiforme et eczématiforme. En effet, les données expérimentales montrent une élévation des interleukines 1 et 17 dans le sang et la peau des patients atteints de RP psoriasiformes. L’eczéma emprunte théoriquement la voie Th2, surtout chez l’atopique. Cette différence physiopathologique pourrait expliquer les formes cliniques différentes.
Conclusion |
Notre étude permet de rendre compte de la fréquence de RP sous biothérapie en population pédiatrique. Le dermatologue a un rôle à jouer dans la prise en charge pluridisciplinaire des patients atteints d’effets cutanés paradoxaux.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anti-TNFα, Réactions paradoxales
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004. |
Vol 143 - N° 12S
P. S306 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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