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Risque de transmission des HPV par la solution de podophylline - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.494 
I. Maatouk 1, , J. Helou 2, K. Abdo 3, S. Fouere 4
1 Dermatologie, Keserwan Medical Center 
2 Dermatologie, Hôtel-Dieu de France 
3 Laboratoires, hôpital Trad, Beyrouth, Liban 
4 Dermatologie, hôpital Saint-Louis, centre MST, Paris, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

La podophylline, alcaloïde végétal obtenu à partir de la pomme de Mai (Podophyllum peltatum) provoque un arrêt de la mitose en métaphase. Cet effet antiprolifératif l’a fait utiliser dans le traitement des condylomes ano-génitaux (CAG). Souvent remplacée par la podophyllotoxine qui autorise l’autotraitement par le patient, elle reste utilisée dans certaines régions du monde, appliquée par le médecin. Des flacons de 500mL y sont préparés en pharmacie et le médecin utilise le même applicateur de coton (en le replongeant dans la solution) pour traiter les CAG d’un même patient. Virus non enveloppés, les HPV persistent et demeurent infectants dans l’environnement après libération des virions par desquamation des épithéliums infectés. Leur présence a été démontrée sur des matériels médicaux et la transmission médiate (linge, serviettes…) de l’infection est bien connue. La possibilité d’un transfert horizontal à partir d’un flacon de solution de podophylline (SDP), s’il est utilisé pour plusieurs patients, ne peut donc être exclue. Notre étude visait à évaluer si de l’ADN viral peut être retrouvé dans la SDP.

Matériel et méthodes

Dix patients ayant des CAG non traités ont été inclus. Onze tubes de 10mL (1 par patient+1 tube témoin) étaient extraits stérilement d’un flacon fraîchement préparé de 500mL de SDP. Pour chaque patient, un écouvillon était plongé dans le tube correspondant de SDP, appliqué sur les CAG puis replacé dans le tube. Parallèlement, onze tubes de 1mL de solution saline (1 par patient+1 tube témoin) contenant le produit du grattage des CAG traités étaient obtenus pour double contrôle. L’extraction d’ADN, l’amplification et le génotypage (test Anyplex II HPV28 [Seegene, Séoul, Corée du Sud]) étaient effectués en parallèle dans les tubes de SDP et sur les produits de grattage.

Résultats

De l’ADN d’HPV était trouvé dans les produits de grattage des 10 patients (HPV 6 : 2 patients, HPV 11 : 5 patients, HPV 6+11 : 2 patients, HPV 53 : 1 patient). L’ADN d’HPV 6 et 11 étaientt également trouvés dans 4 des 10 tubes de SDP. Les HPV retrouvés dans les 4 tubes de SDP correspondaient à ceux retrouvés chez les mêmes patients par grattage.

Discussion

Nos résultats montrent que la contamination par les HPV de la SDP à partir des écouvillons replongés est bien réelle. Si cela n’avait jamais été rapporté, la présence d’HPV sur les équipements médicaux a été documentée précédemment sur des sondes à ultrasons, et autres surfaces environnementales. Bien qu’il soit impossible de statuer quant à l’infectiosité de cette contamination, il paraît légitime d’en inférer de mesures de précautions lors de l’usage de SDP.

Conclusion

En raison de la contamination démontrée de la SDP par les HPV génitaux lors du traitement des CAG, nous proposons les mesures suivantes :

– remplacement des flacons de 500mL par des unités à usage unique ;

– utilisation d’un applicateur de coton une seule fois pour chaque lésion sans le re-plonger dans le flacon.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Papillome, Podophylline, VPH


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004.


© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 143 - N° 12S

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