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Dépistage du papillomavirus humain chez des femmes tunisiennes ayant des frottis normaux - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.495 
M. Karray 1, , N. Abdelhedi 1, M. Ben Moussa 2, S. Youssef 1, N. Doss 1
1 Service de dermatologie 
2 Service de microbiologie, hôpital Militaire, Tunis, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le papillomavirus humain (HPV) est l’agent infectieux sexuellement transmissible le plus fréquent au monde. Son implication dans l’étiopathogénie du cancer du col de l’utérus est bien établie. Le but de ce travail est d’évaluer la prévalence de l’HPV et déterminer les génotypes des souches identifiées chez des femmes tunisiennes ayant une cytologie normale.

Matériel et méthodes

Étude prospective menée sur une période de 5 mois incluant des femmes tunisiennes ayant un frottis cervicovaginal (FCV) normal. La recherche de l’ADN du HPV était réalisée par PCR capable de détecter 13 types de HPV à haut risque. Les types de HPV ont été déterminés en utilisant un test de génotypage par hybridation, explorant 28 génotypes différents.

Résultats

Au total, 162 femmes avec une cytologie normale ont été étudiées. L’âge moyen était de 45,75 ans (35–78 ans). L’ADN d’HPV a été détecté dans 7 cas, soit une prévalence de 4,32 %. Il s’agissait dans tous les cas d’infections multiples (3 à 6 génotypes associés). Aucun type oncogène n’a été retrouvé. Les génotypes 4,5 et 25 étaient retrouvés dans tous les cas. Le sérotype 7 les HPV 20 et 28 était présents respectivement, chez 2 et 1 patiente.

Discussion

Dans notre étude, la fréquence de l’infection cervicale à HPV chez des femmes avec une cytologie normale était de 4,32 %. Cette prévalence est plus faible que ce qui a été rapporté dans la littérature internationale et européenne. Cela pourrait être dû au fait que dans notre échantillon, les femmes étaient âgées de plus de 35 ans. Or il est établi que la fréquence de l’infection par le HPV atteint son pic dans la tranche d’âge inférieure à 35 ans puis décroît avec l’âge. Par ailleurs, cette faible prévalence pourrait s’expliquer par le caractère conservateur de la société tunisienne, qui fait que l’activité sexuelle débute à un âge plus tardif et se limite le plus souvent à un seul partenaire. Concernant les génotypes d’HPV, aucun sérotype oncogène n’a été mis en évidence dans notre travail. Ce profil génotypique n’est pas concordant avec les données de la littérature, qui rapportent une prédominance des sérotypes à haut risque oncogène, en particulier l’HPV 16, chez les femmes ayant une cytologie normale. Sur le plan évolutif et selon les données de la littérature, les femmes âgées de plus de 30 ans ayant une cytologie normale au frottis et des infections à HPV non oncogènes sont à faible risque de développement de lésions précancéreuses ou néoplasiques cervicales dans les 10 prochaines années.

Conclusion

Le FCV représente le test de dépistage de première ligne recommandée pour détecter les lésions précancéreuses dues à l’infection aux HPV. Cependant, le parallélisme cytovirologique n’est pas constant et une infection à HPV même à haut risque oncogène peut s’associer à une cytologie normale. Ce constat, actuellement bien établi, confère au dépistage de l’HPV une place privilégiée dans les stratégies de prévention du cancer du col.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Papillomavirus humain, Col utérin, Frottis cervical


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004.


© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 143 - N° 12S

P. S323 - décembre 2016 Retour au numéro
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