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Infection cutanée à mycobactéries atypiques après usage d’un jacuzzi - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.517 
R. Blaizot 1, , C. Cazanave 2, O. Peuchant 3, M.-S. Doutre 1
1 Dermatologie, hôpital Saint-André 
2 Maladies infectieuses et tropicales 
3 Laboratoire de bactériologie, hôpital Pellegrin, Bordeaux, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Mycobacterium avium (M. avium) est connu pour entraîner une réaction d’hypersensibilité pulmonaire décrite sous le nom de « hot tub lung » après usage de jacuzzi, mais les atteintes cutanées sont très rares. Nous rapportons un cas d’infection cutanée à M. avium et Mycobacterium fortuitum (M. fortuitum).

Observation

Une femme de 43 ans, sans antécédent, présentait depuis un an des nodules cutanés inflammatoires, non fistulisés, sur l’abdomen et les membres, sans fièvre ni signe systémique. La biopsie cutanée montrait des granulomes dermiques à cellules géantes, avec nécrose centrale. L’IDR à la tuberculine et le test Quantiferon® étaient positifs. Le scanner thoraco-abdomino-pelvien était normal. La patiente n’avait pas voyagé en zone de forte endémie tuberculeuse. Elle ne possédait pas d’aquarium mais un jacuzzi à domicile. Elle utilisait un désinfectant à base de chlorine mais n’en avait pas changé les filtres depuis plusieurs années. Après avoir cessé de l’utiliser, aucun nouveau nodule n’était apparu. L’examen direct et les cultures sur biopsie cutanée étaient négatifs. Une PCR, réalisée sur un échantillon d’eau du jacuzzi, mettait en évidence M. avium et M. fortuitum, pour lequel la CMI de la clarithromycine était de 2mg/L. Un traitement par éthambutol 15mg/kg/j, clarithromycine 1g/j et rifambutine 350mg/j était débuté. Après deux mois, tous les nodules avaient disparu. Le bilan ne mettait pas en évidence de déficit immunitaire (sous-populations lymphocytaires, sérologies VIH, VHB, VHC).

Discussion

M. avium est une mycobactérie à croissance lente présente dans l’eau et les sols. Les infections disséminées à M. avium sont bien documentées chez les patients stade sida, les lésions cutanées étant alors secondaires à l’atteinte systémique. Les formes purement cutanées sont rares, à type de panniculites, granulomes, pustules et ulcérations. M. fortuitum est une mycobactérie à croissance rapide, isolée dans le sol et l’eau. Des infections cutanées, généralement avec un nodule isolé, ont été rapportées en contexte de chirurgie ou de traumatisme. Les atteintes cutanées à mycobactéries après usage de jacuzzi sont très rares. Au Japon ont été décrites, dans des familles partageant un jacuzzi, des infections à M. avium cutanées isolées ou associées à une atteinte pulmonaire. Les jacuzzi offrent un environnement optimal pour la croissance des mycobactéries, avec une température de l’eau supérieure à 29°C. De plus, celle-ci diminue l’efficacité désinfectante de la chlorine. L’identification d’espèce des mycobactéries atypiques est nécessaire, par culture ou PCR sur biopsie cutanée ou dans l’environnement causal. Des antibiogrammes doivent être réalisés. La durée du traitement est classiquement de un an.

Conclusion

L’usage d’un jacuzzi peut entraîner des infections cutanées à mycobactéries atypiques. Le diagnostic doit être évoqué devant des nodules inflammatoires chez un utilisateur de jacuzzi, même sans immunodépression ni brèche cutanée.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Jacuzzi, Mycobacterium avium, Mycobacterium fortuitum


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004.


© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 143 - N° 12S

P. S333-S334 - décembre 2016 Retour au numéro
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