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Particularités des mucormycoses rhino-orbitocérébrales : étude de 23 cas - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.525 
F. Frikha 1, , E. Elleuch 2, D. Lahiani 2, A. Tlijani 2, I. Chaari 1, B. Hammami 2, M. Mseddi 1, H. Turki 1, C. Marrakchi 2, M. Ben Jemaa 2
1 Dermatologie 
2 Maladies infectieuses, Hédi-Chaker, Sfax, Tunisie 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

La mucormycose est une affection fongique rare, rapidement évolutive, grave et de diagnostic souvent difficile et tardif. Elle survient chez les patients immunodéprimés, essentiellement les diabétiques. La localisation rhino-orbitocérébrale (ROC) est la plus fréquente. Les objectifs de notre étude étaient de rapporter les aspects épidémio-cliniques, thérapeutiques et évolutifs de cette entité.

Matériel et méthodes

Étude rétrospective sur une période de 18 ans dans le service des maladies infectieuses. Nous avons inclus les patients hospitalisés pour une mucormycose ROC. Le diagnostic était confirmé par l’examen mycologique ou anatomopathologique.

Résultats

Vingt-trois malades (14 hommes et 9 femmes) d’âge moyen 57,3 ans ont été inclus. Les antécédents étaient : diabète (82,6 %), insuffisance rénale chronique (21,7 %) et déficit immunitaire dans 1 cas. Le délai moyen de consultation était de 18,9jours. Les signes cliniques étaient une tuméfaction génienne inflammatoire (91,3 %), une fièvre (60,9 %), une baisse de l’acuité visuelle (43,5 %), une exophtalmie (39,1 %) et une altération de l’état général (30,4 %). Les anomalies à l’examen clinique étaient : des plaques nécrotiques de la face ou du palais (74 %), une ophtalmoplégie (52,2 %), une fistule cutanée (34,8 %), une paralysie faciale périphérique (30,4 %) et une parotidite (17,4 %). L’imagerie a montré une sinusite dans tous les cas. L’extension orbitaire était notée dans 52,1 % des cas et l’extension cérébrale dans 52,1 % des cas (thrombose du sinus caverneux [26 %], abcès cérébral [17,4 %], foyers d’ischémie cérébrale [21,7 %]). Le diagnostic était anatomopathologique (61 %), anatomopathologique et mycologique (30,4 %) ou mycologique seul (8,7 %). Le traitement était à base d’amphotéricine B dans tous les cas (durée moyenne : 3,8 mois), associée à un débridement des tissus nécrotiques (78,2 %) et à une exentération orbitaire (13 %). L’évolution était : une guérison sans séquelles (26,1 %), une guérison avec séquelles esthétiques et fonctionnelles (43,5 %) et le décès (30,4 %).

Discussion

La mucormycose se développe le plus souvent chez des sujets immunodéprimés. D’autres facteurs prédisposants comprennent l’insuffisance rénale, les brûlures graves, la malnutrition et la neutropénie. Le caractère angio-invasif du germe explique sa capacité redoutable à provoquer des nécroses et thromboses. La nécrose faciale et les signes ophtalmiques étaient les plus fréquents chez nos malades. L’imagerie permet un meilleur bilan d’extension locorégional. Le diagnostic de certitude repose sur les arguments mycologiques et anatomopathologiques. Le pronostic est réservé puisque la mortalité reste élevée (30,4 %).

Conclusion

La mucormycose ROC est une mycose opportuniste due aux mucorales. Sa présentation clinique est peu spécifique et son évolution est rapide. Un diagnostic et une prise en charge précoce s’imposent afin d’améliorer le pronostic.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Amphotéricine B, Mucormycose


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004.


© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 143 - N° 12S

P. S337-S338 - décembre 2016 Retour au numéro
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