S'abonner

Candidose systémique chez le toxicomane immunocompétent - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.529 
S. Law-Ping-Man , C. Saillard, B. Henriot, S. Kammerer-Jacquet, A. Dupuy
 CHU de Rennes, France 

Auteur correspondant.

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

pages 2
Iconographies 0
Vidéos 0
Autres 0

Résumé

Introduction

La candidose systémique du toxicomane se distingue des formes de l’immunodéprimé par une atteinte cutanée particulière et son origine spécifique à C albicans. Les localisations oculaires et ostéoarticulaires en font le pronostic.

Observation

Un toxicomane de 45 ans était vu en consultation pour une éruption pustuleuse douloureuse du cuir chevelu et de la barbe. Quatre jours auparavant, il s’était injecté de la buprénorphine par voie intraveineuse. Immédiatement après, étaient apparus une fièvre et des frissons spontanément résolutifs en 48heures. L’examen relevait des nodules et pustules du cuir chevelu et de la barbe sans autre atteinte extracutanée. Les sérologies et les hémocultures fongiques étaient négatives. Le diagnostic était confirmé grâce à une biopsie cutanée d’un nodule du cuir chevelu : présence de C. albicans à la culture et de spores dans la tige pilaire, avec un aspect de folliculite. En l’absence de traitement par défaut de compliance, une guérison spontanée avec alopécie cicatricielle était observée à j30.

Discussion

Cette entité est définie par la phase initiale d’une durée de quelques jours, dite septicémique, qui survient immédiatement après l’injection ; la deuxième phase est caractérisée par une atteinte cutanée précoce associée à la survenue tardive de localisations secondaires. L’atteinte cutanée quasi-constante est définie par l’apparition rapide de nodulo-pustules situés électivement dans les zones pileuses (cuir chevelu, barbe, aisselles, pubis). L’atteinte oculaire, fréquente et souvent unilatérale, peut toucher tous les segments. Son pronostic est fonctionnel avec une possible baisse d’acuité visuelle séquellaire. L’atteinte ostéoarticulaire est plus rare. C. albicans est la seule espèce isolée, contrairement aux candidoses systémiques de l’immunodéprimé. Il est le plus souvent retrouvé sur une culture ou à l’histologie d’une localisation cutanée. Les hémocultures sont rarement positives. Le caractère profond de l’atteinte cutanée respectant l’épiderme et les localisations viscérales témoignent d’une dissémination hématogène transitoire. Le mécanisme du tropisme pilaire reste inexpliqué. L’atteinte cutanée peut être résolutive spontanément, avec alopécie cicatricielle. Le traitement repose sur les imidazolés per os, voire l’amphotéricine B pour les formes graves. Cette candidose disséminée a été décrite dans les années 1980 lors d’une épidémie chez des toxicomanes utilisant du jus de citron pour dissoudre de l’héroïne brune, favorisant la présence de C. albicans. Dans notre cas, il peut s’agir d’une contamination de l’eau bouillie puis laissée à température ambiante ayant servi à la dissolution de la buprénorphine.

Conclusion

Cette candidose pilaire est à connaître par sa présentation cutanée singulière, la rentabilité diagnostique de la biopsie cutanée et les potentielles localisations viscérales. Elle doit être systématiquement recherchée devant des folliculites ou nodules des zones pileuses chez un toxicomane.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Candidose, Folliculite, Toxicomanie


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004.


© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 143 - N° 12S

P. S339-S340 - décembre 2016 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Les folliculites à Malassezia : étude prospective de 41 cas
  • E. Bahloul, A. Masmoudi, F. Cheikhrouhou, H. Chaabane, M. Amouri, S. Boudaya, A. Ayedi, M. Mseddi, H. Turki
| Article suivant Article suivant
  • Infection disséminée à Trichosporon inkin après transplantation rénale, traitée efficacement par voriconazole
  • A. Jannic, M. Lafaurie, B. Denis, S. Hamane, M. Rybojad, M. Bagot, J.-D. Bouaziz, M. Jachiet

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.