Candidose systémique chez le toxicomane immunocompétent - 23/11/16
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Résumé |
Introduction |
La candidose systémique du toxicomane se distingue des formes de l’immunodéprimé par une atteinte cutanée particulière et son origine spécifique à C albicans. Les localisations oculaires et ostéoarticulaires en font le pronostic.
Observation |
Un toxicomane de 45 ans était vu en consultation pour une éruption pustuleuse douloureuse du cuir chevelu et de la barbe. Quatre jours auparavant, il s’était injecté de la buprénorphine par voie intraveineuse. Immédiatement après, étaient apparus une fièvre et des frissons spontanément résolutifs en 48heures. L’examen relevait des nodules et pustules du cuir chevelu et de la barbe sans autre atteinte extracutanée. Les sérologies et les hémocultures fongiques étaient négatives. Le diagnostic était confirmé grâce à une biopsie cutanée d’un nodule du cuir chevelu : présence de C. albicans à la culture et de spores dans la tige pilaire, avec un aspect de folliculite. En l’absence de traitement par défaut de compliance, une guérison spontanée avec alopécie cicatricielle était observée à j30.
Discussion |
Cette entité est définie par la phase initiale d’une durée de quelques jours, dite septicémique, qui survient immédiatement après l’injection ; la deuxième phase est caractérisée par une atteinte cutanée précoce associée à la survenue tardive de localisations secondaires. L’atteinte cutanée quasi-constante est définie par l’apparition rapide de nodulo-pustules situés électivement dans les zones pileuses (cuir chevelu, barbe, aisselles, pubis). L’atteinte oculaire, fréquente et souvent unilatérale, peut toucher tous les segments. Son pronostic est fonctionnel avec une possible baisse d’acuité visuelle séquellaire. L’atteinte ostéoarticulaire est plus rare. C. albicans est la seule espèce isolée, contrairement aux candidoses systémiques de l’immunodéprimé. Il est le plus souvent retrouvé sur une culture ou à l’histologie d’une localisation cutanée. Les hémocultures sont rarement positives. Le caractère profond de l’atteinte cutanée respectant l’épiderme et les localisations viscérales témoignent d’une dissémination hématogène transitoire. Le mécanisme du tropisme pilaire reste inexpliqué. L’atteinte cutanée peut être résolutive spontanément, avec alopécie cicatricielle. Le traitement repose sur les imidazolés per os, voire l’amphotéricine B pour les formes graves. Cette candidose disséminée a été décrite dans les années 1980 lors d’une épidémie chez des toxicomanes utilisant du jus de citron pour dissoudre de l’héroïne brune, favorisant la présence de C. albicans. Dans notre cas, il peut s’agir d’une contamination de l’eau bouillie puis laissée à température ambiante ayant servi à la dissolution de la buprénorphine.
Conclusion |
Cette candidose pilaire est à connaître par sa présentation cutanée singulière, la rentabilité diagnostique de la biopsie cutanée et les potentielles localisations viscérales. Elle doit être systématiquement recherchée devant des folliculites ou nodules des zones pileuses chez un toxicomane.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Candidose, Folliculite, Toxicomanie
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004. |
Vol 143 - N° 12S
P. S339-S340 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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