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Polyarthrite séronégative déclenchée sous anticorps anti-PD1 chez un patient atteint de mélanome - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.577 
B. Baroudjian 1, , C. Zeboulon 1, L. Vercellino 2, M. Pichon 3, M. Bagot 1, C. Lebbé 1, C. Pagès 1
1 Dermatologie 
2 Médecine nucléaire 
3 Médecine interne, hôpital Saint-Louis, Paris, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Le nivolumab est un anticorps monoclonal anti-PD1 utilisé en 1re ligne chez les patients atteints de mélanome avancé non muté BRAF. Ses effets indésirables, comme ceux des anticorps anti-CTLA4, sont à médiation immunitaire. Nous rapportons un cas de polyarthrite séronégative déclenchée sous nivolumab.

Observations

Un homme de 79 ans était opéré en juin 2001 d’un mélanome du bras gauche de Breslow 1,06mm avec un ganglion sentinelle axillaire négatif. En décembre 2012, du fait d’une récidive ganglionnaire axillaire gauche, un curage était pratiqué (1N+R+/15N). Le génotypage retrouvait la présence d’une mutation BRAF. En novembre 2014, on observait une métastase unique du grêle opérée (NRAS muté exon 2). En janvier 2015, une nouvelle progression ganglionnaire, digestive et péritonéale était observée. En raison d’une double mutation BRAF et NRAS, une thérapie ciblée n’était pas envisagée et une 1re ligne de traitement par immunothérapie était décidée. Une semaine après la 1re perfusion de nivolumab sont apparues des arthrites bilatérales des épaules, des coudes, des MCP, des IPP et des genoux avec des ténosynovites multiples des mains et des avants pieds. Le bilan auto-immun avec notamment la recherche de facteur rhumatoïde, d’AC anti-peptides citrullinés était négatif. Le traitement par nivolumab était alors interrompu et une corticothérapie générale à 0,3mg/kg instaurée permettant en une dizaine de jours une rémission des symptômes et la reprise du nivolumab sans nouvelle poussée articulaire avec un recul de 5 mois (Fig. 1).

Discussion

Le profil de toxicité des anti-PD1 est différent de celui des anticorps anti-CTLA4. Les toxicités les plus fréquemment observées tous grades confondus sont l’asthénie (32 %), un rash cutané (23 %), une diarrhée (18 %). Les effets indésirables graves de grade 3 ou 4 attribuables au traitement sont beaucoup moins fréquents. Trois cas d’arthrites et ténosynovites chez des patients traités par pembrolizumab ont été rapportés. À notre connaissance, il s’agit du premier cas rapporté sous nivolumab. Chez notre patient, il existait rétrospectivement un discret hypermétabolisme non spécifique des ceintures scapulaires avant la mise sous immunothérapie mais le patient ne rapportait aucune symptomatologie rhumatologique. Le bilan auto-immun était négatif et le diagnostic de polyarthrite séronégative a été retenu. Chez ce patient, il existait possiblement un rhumatisme inflammatoire infraclinique sous-jacent avec une rupture de tolérance causée par l’anti-PD1. La rapide résolution des symptômes sous corticothérapie (CT) a permis la reprise du nivolumab sans rechute de la polyarthrite.

Conclusion

Le profil de tolérance spécifique des immunothérapies nécessite une vigilance particulière des dermatologues. La prise en charge multidisciplinaire de ces toxicités est nécessaire.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Polyarthrite, Nivolumab, Effet indésirable


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004.


© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 143 - N° 12S

P. S363-S364 - décembre 2016 Retour au numéro
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