Réponse rapide et spectaculaire de deux mélanomes desmoplastiques localement avancés au pembrolizumab - 23/11/16
Résumé |
Introduction |
Le pembrolizumab est actuellement utilisé en France en première ligne de traitement des mélanomes inopérables non mutés BRAF. Très peu de données dans la littérature précisent son efficacité dans le traitement des mélanomes desmoplastiques (MD), les sous-types histologiques n’étant pas précisés dans les essais thérapeutiques. Nous rapportons le cas de deux patients atteints de MD localement avancés traités par pembrolizumab.
Observations |
Cas 1 : patient de 61 ans, présentant une lésion tumorale ulcérée bourgeonnante nécrotique de 5,5cm de la joue gauche rapidement évolutive en 3 mois, associée à une adénopathie prétragienne gauche et sous-mandibulaire gauche. L’histologie concluait à un mélanome desmoplastique, sans mutation BRAF, NRAS, KIT. Une immunothérapie par pembrolizumab 2mg/kg (j1=j21) était initiée avec une excellente réponse clinique dès la première injection. Il n’y avait plus aucune lésion visible ou palpable après la troisième injection (Fig. 1). Cas 2 : patient aux antécédents de leucémie lymphoïde chronique et de mélanome dorsal T1a opéré en 2008. En septembre 2015, exérèse d’une lésion tumorale de croissance rapide de la joue gauche, correspondant à un mélanome desmoplastique d’indice de Breslow 8mm, non muté BRAF, NRAS ou KIT. L’exérèse était incomplète et le patient a présenté une poursuite évolutive rapide, fixée au plan profond, inopérable. Un traitement par pembrolizumab (2mg/kg, j1=j21) était instauré. Une réponse tumorale très nette était observée dès la 1 injection (Fig. 2).
Discussion |
Le MD est une forme rare de mélanome, caractérisée par un neurotropisme important et un indice de Breslow élevé lié à son aspect souvent atypique à l’origine d’un fréquent retard diagnostique. Son agressivité est surtout locale. Les localisations ganglionnaires et viscérales sont plus rares que pour les mélanomes classiques. Le traitement des MD repose sur la chirurgie et parfois la radiothérapie adjuvante mais la nature fibreuse très adhérente des MD et leurs localisations fréquentes sur le visage limitent une exérèse chirurgicale optimale. Très peu de données concernent l’utilisation des traitements systémiques dans le MD. Les thérapies ciblées sont peu utilisées car les mutations BRAF et KIT sont plus fréquemment absentes que dans les mélanomes classiques. En l’absence de mutation BRAF, nous avons privilégié l’immunothérapie en première intention chez nos patients, pour éviter une chirurgie délabrante et potentiellement incomplète. La réponse rapide au traitement suggère que l’utilisation néoadjuvante d’anti-PD1 est à considérer en cas de MD avancés sur le plan loco-régional. Des études sur de plus grands effectifs sont nécessaires.
Conclusion |
Nous rapportons deux cas de MD agressifs localement, ayant très bien répondu au pembrolizumab, suggérant une possibilité de traiter ces formes localement agressives en néoadjuvant afin d’éviter des gestes délabrant peu efficaces.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anti-PD1, Mélanome desmoplastique, Pembrolizumab
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.004. |
Vol 143 - N° 12S
P. S368 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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