Prise en charge de l’insuffisance cardiaque en France : étude de cohorte nationale à partir de la base de données « échantillon généralistes des bénéficiaires » (EGB) - 07/12/16
Résumé |
Objectif |
Décrire et analyser les patients atteints d’insuffisance cardiaque (IC), la progression de la maladie, le recours et la consommation de soins en France.
Méthode |
L’analyse a été réalisée à partir de la base de données échantillon généraliste des bénéficiaires (« EGB »), un échantillon au 1/97e de la population couverte par l’assurance maladie en France, qu’elle ait eu un remboursement de soins ou non, lié à la base de données du programme de médicalisation du système d’information (PMSI). Les patients ont été sélectionnés sur les critères suivants : affection longue durée pour IC en 2012 et/ou au moins une hospitalisation pour IC (code CIM-10) entre 2008 et 2012 et/ou au moins trois remboursements de médicaments recommandés pour l’IC (dont les bêtabloquants [BB], les inhibiteurs de l’enzyme de conversion [IEC], les inhibiteurs des récepteurs à l’angiotensine II [ARA II], les diurétiques, la digoxine, l’ivabradine) en 2012.
Résultats |
Au total, 12 981 patients (âge moyen : 74,8 ans ; 51,6 % d’hommes) ont été inclus, ce qui représente une prévalence d’IC de 2,2 % dans la population française totale. La plupart des patients ont consulté un médecin généraliste (93,1 %) de façon régulière (9,3 visites/an), mais seulement une partie d’entre eux ont consulté un cardiologue (37,0 %) dans l’année (0,67 visite/an). Les médicaments recommandés pour l’IC n’étaient pas prescrits à tous les patients (BB : 60,3 % ; IEC/ARA II : 53,3 % ; diurétiques : 46,0 %) et la trithérapie recommandée (BB+IEC/ARA II+diurétiques) était minoritairement prescrite (16,4 %). Près de la moitié des patients (47,3 %) ont été hospitalisés dans l’année (1,3 hospitalisations/an), avec un quart de ces séjours hospitaliers liés à l’IC (27,0 %). Le taux de mortalité annuel standardisé selon l’âge était plus élevé que celui de l’échantillon général EGB (939,0 contre 71,1 pour 10 000 personnes). Les remboursements moyens annuels étaient de 7956€/patient, principalement dus aux hospitalisations (3683€ ; 46,3 %), médicaments (1287€ ; 16,2 %), visites paramédicales (980€ ; 12,3 %) et aux consultations médicales (464€ ; 5, 8 %).
Conclusion |
Les patients ne sont pas pris en charge de manière optimale pour leur insuffisance cardiaque, avec un recours limité à l’offre de soins. Malgré un taux élevé d’hospitalisations, la fréquence des consultations avec un cardiologue reste faible dans cette population d’IC. Une meilleure orientation de ces patients vers le cardiologue devrait améliorer leur prise en charge et l’optimisation du traitement médicamenteux comme préconisé dans les recommandations.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 64 - N° S6
P. S298 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?