Importance de la manipulation des systèmes d’inhalation dans la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) : une étude observationnelle de terrain en situation réelle de soins - 07/12/16
Résumé |
Objectif |
Actualiser les données sur la manipulation des systèmes d’inhalation obtenues en 2003, incluant les nouveaux dispositifs, par des patients atteints de BPCO en conditions réelles d’utilisation en France.
Méthode |
Étude observationnelle transversale menée auprès de médecins généralistes (MG) et pneumologues entre mars et octobre 2015. Les médecins participants devaient inclure des patients atteints de BPCO, âgés de plus de 40 ans, ancien fumeur ou fumeur actuel (≥10 paquets–année), utilisant depuis au moins un mois un système d’inhalation étudié. Les caractéristiques des patients inclus et les antécédents de la pathologie étaient recueillis par les médecins dans un questionnaire standardisé. Les médecins demandaient à leurs patients de s’administrer une bouffée de leur traitement habituel, sans instruction particulière. L’observation de ce test d’inhalation, rapportée par les médecins dans les questionnaires, a permis l’évaluation de la technique de manipulation des systèmes d’inhalation étudiés. Les erreurs majeures/critiques (c’est-à-dire celles susceptibles d’affecter la déposition de la dose totale au niveau bronchique) ont été définies par des experts et non explicitées aux médecins avant la réalisation de l’étude. Pour chaque système d’inhalation étudié, le résultat de l’évaluation de la technique de manipulation a été classé de la façon suivante : aucune erreur, erreur(s) non majeure(s)/critique(s), erreur(s) majeure(s)/critique(s).
Résultats |
Au total, 212 MG et 50 pneumologues ont inclus 2935 patients utilisant depuis au moins un mois un des inhalateurs étudiés : Breezhaler® (n=876), Diskus® (n=452), Handihaler® (n=598), Respimat® (n=625), spray aérosol doseur (n=422) et Turbuhaler® (n=420). Parmi les 3393 tests d’inhalation effectués, 25 % ont été réalisés sans erreur, 41 % avec au moins une erreur non majeure/critique et 30 % avec au moins une erreur majeure/critique. La proportion de patients ayant lu la notice d’utilisation est plus faible chez les patients ayant commis au moins une erreur majeure/critique (53,9 % [IC95 % : 50,8 ; 56,9]) que chez les patients n’ayant commis aucune erreur (69,1 % [IC95 % : 66,0 ; 72,2]). Les erreurs majeures/critiques sont retrouvées dans 15,4 %, 21,2 %, 29,3 %, 32,1 %, 43,8 %, 46,9 % des tests d’inhalation respectivement pour Breezhaler®, Diskus®, Handihaler®, Turbuhaler®, spray et Respimat®. Chez les patients traités depuis au moins trois mois avec le dispositif testé (n=2760), la fréquence des exacerbations modérées à sévères dans les trois mois précédant le test est plus élevée chez les patients ayant commis au moins une erreur majeure/critique (38,5 % [IC95 % : 35,4 ; 41,5]) que chez les patients n’ayant commis aucune erreur (32,1 % [IC95 % : 28,9 ; 35,4]). Des résultats similaires sont obtenus pour les hospitalisations ou les visites aux urgences : 6,9 % (I 95 % : 5,3 ; 8,5) versus 3,3 % (IC95 % : 2,0 ; 4,5).
Conclusion |
La mauvaise manipulation des systèmes d’inhalation reste fréquente et associée à des exacerbations sévères de la BPCO dans les trois mois précédant l’évaluation de la technique d’inhalation. Des études prospectives seront nécessaires afin de confirmer qu’une technique d’inhalation correcte permet d’améliorer les résultats cliniques des patients atteints de BPCO.
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Vol 64 - N° S6
P. S304 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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