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Investigations toxicologiques sur une couche - 03/01/17

Testing for drugs using a disposable diaper: About a paediatric case involving methanol

Doi : 10.1016/j.toxac.2016.10.002 
Frederic Aknouche a, , Pascal Houze b, Emilie Guibert a, Alison Tessier a, Pascal Kintz c
a Laboratoire BARLA, 22, avenue Robert-Soleau, 06600 Antibes, France 
b Laboratoire de biochimie, secteur de chromatographie, hôpital Saint-Louis, 1, avenue Claude-Vellefaux, 75475 Paris cedex 10, France 
c X-Pertise Consulting, 84, route de Saverne, 67205 Oberhausbergen, France 

Auteur correspondant.
Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Tuesday 03 January 2017
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder

Résumé

En pratique courante, l’identification d’une exposition au méthanol se fait par chromatographie en phase gazeuse avec détection par ionisation de flamme. L’intoxication à cet alcool est peu fréquente, surtout de type collective après préparation d’alcool frelaté, mais rarissime chez les jeunes enfants. Le contexte médico-judiciaire nous a imposé des investigations poussées sur une couche d’un enfant de 2 ans et quatre mois, alors que les investigations initiales n’avaient pas montré la présence de substances volatiles. L’enfant aurait été retrouvé décédé en milieu de matinée. La veille, il aurait eu une température un peu élevée et aurait bénéficié de l’administration de paracétamol. Aucune lésion traumatique n’a été visualisée lors de l’autopsie permettant d’expliquer le décès. En revanche, l’autopsie a objectivé des signes asphyxiques (pétéchies du visage, du cœur, cyanose des ongles) avec œdème pulmonaire. L’examen anatomo-pathologique a mis en évidence des lésions de défaillance circulatoire à type d’œdème pulmonaire, de congestion vasculaire et d’anoxie cérébrale. Une expertise toxicologique de référence, incluant les substances volatiles, pratiqués par un premier laboratoire n’a retrouvé que du paracétamol, dosé à 4,7mg/L dans le sang périphérique. C’est dans ces conditions que nous avons reçu la couche de l’enfant. Celle-ci est constituée de divers empilements de matières ouatées, contenant en son milieu une substance gélifiante, permettant l’absorption de liquide. C’est cette substance gélifiante qui a été analysée, en même temps qu’une couche vierge ne contenant pas d’urine, ainsi qu’une troisième, portée par un enfant de 9 mois pendant quelques heures. Les substances volatiles ont été recherchées par HS-GC/FID et HS-GC/MS, les xénobiotiques par GC/MS, LC/DAD et LC/MS (Xévo TQD). Enfin, les formiates ont été caractérisés par électrophorèse capillaire de zone avec détection en UV inverse à 254nm (P/ACE MDQ, Sciex). Il a été retrouvé dans la couche du paracétamol dosé à 51mg/kg, soit une concentration compatible avec celle retrouvée dans les urines (69,7mg/L) de l’enfant. L’analyse a également retrouvé de l’éthanol (0,15g/kg), du méthanol (0,44g/kg) et de l’isopropanol (0,10g/kg). La confirmation de l’exposition au méthanol a été obtenue par la caractérisation formelle des ions formiates par électrophorèse capillaire, retrouvés à la concentration de 10,1mg/L. L’analyse de la couche vierge et de la couche portée par un enfant non exposé et contenant de l’urine n’a pas montré de substance volatile. L’affaire est en cours au niveau judiciaire, du fait des nouvelles implications sur le désaccord avec la première expertise toxicologique et des conséquences sur l’origine du décès de l’enfant. Cette expertise démontre l’intérêt d’une couche portée par un enfant comme matrice complémentaire aux analyses conventionnelles.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

In routine, the diagnosis of an intoxication involving methanol is achieved by testing the solvent using gas chromatography with flame ionization detection. This kind of intoxication is seldom observed, but can occur after homemade alcohol products. Very few reports dealing with methanol exposure have been published in the paediatric population. After an initial negative screening in a laboratory, we have received a disposable diaper from a 2-year-old child found dead at home, with the request of additional investigations. The day before, due to moderate elevated temperature, he received paracetamol. No trauma nor injury were evidenced during the autopsy. However, the pathologist noticed asphyxia signs and a pulmonary edema. During this first step, a standard toxicological expertise found paracetamol in peripheral blood at 4.7mg/L, but no alcohol and no drugs of abuse. The diaper was composed of layers of synthetic disposable materials, containing absorbent chemicals. This jelly substance was removed and submitted to analysis. A free-jelly and the jelly from the diaper of a 9-month-old boy worn for several hours were used as control references. Volatiles were screened using HS-GC/FID and HS-GC/MS. Xenobiotics were simultaneously screened by GC/M, LC/DAD and LC/MS. Formate ions were identified and quantified by zone capillary electrophoresis with UV reverse detection at 254nm (P/ACE MDQ, Sciex). Paracetamol tested positive in the jelly at 51mg/kg, close to what has been measured in the urine (69.7mg/L) of the child. The screening of volatiles found ethanol (0.15g/kg), isopropanol (0.10g/kg) and methanol (0.44g/kg), something which was not expected. To document the exposure to methanol, formate ions (methanol metabolite) were investigated. They tested positive at 10.1mg/L, confirming exposure of the child to methanol. The analysis of the control diapers remained negative, both for volatiles, including methanol, and formate ions. Due to discrepancy results with the previous toxicological investigations, the Judge in charge of the case re-opened the file.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Couche, Méthanol, Ion formiate, Électrophorèse capillaire

Keywords : Disposable diaper, Methanol, Formate ions, Capillary electrophoresis


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