Enfants défenestrés, enfants « miraculés »: conséquences psychiques et dans la dynamique familiale. Á propos d’un cas - 06/01/17
Child defenestration, children “saved by a miracle”: Psychological consequences and family dynamics. A case study
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder
Résumé |
Objectifs |
Cet article s’intéresse à une clinique particulière, celle liée à la défenestration d’enfants, phénomène relativement courant et qui constitue un problème de santé publique. Or, selon les statistiques, dans plus de 80 %, ces enfants échappent à la mort. Ils sont souvent considérés par leur famille ou l’entourage comme des « miraculés » et l’impact post-traumatique de la chute et du fait d’avoir survécu en dépit du risque élevé peut engendrer des distorsions dans les liens intrafamiliaux et dans leur construction identitaire.
Méthode |
Une étude de cas, celle d’Alexandre, tout à fait représentatif des cas de très jeunes enfants défenestrés, permet aux auteurs d’illustrer ce type de distorsions en appuyant sur le suivi proposé dans un centre médico-psychologique (CMP).
Résultats |
Un accident comme celui qu’a vécu Alexandre révèle potentiellement, au parent, une ambivalence chargée d’une dimension agressive inconsciente alimentant un sentiment de culpabilité souvent massif.
Discussion |
Le cas d’Alexandre nous a donné une illustration d’un état de stress post-traumatique à deux ou relationnel. La trace ou le signifiant traumatique n’est plus, dans cette perspective, l’affaire d’un seul mais d’une constellation familiale, voire sociale et historique dans certains cas comme les génocides. C’est une trace partagée, à défaut d’être partageable, et qui solidifie le lien en le rigidifiant.
Conclusion |
La fréquence des défenestrations d’enfants en bas âge et le constat qu’ils en réchappent pour une majeure partie d’entre eux nous a amenés à nous poser diverses questions sur la trace ou le signifiant traumatique dans ces situations. Le cas d’Alexandre nous a permis de comprendre que l’effet traumatogène vient à la fois de la dimension extra-ordinaire de l’événement et de l’impossibilité de mise en narrativité de cet événement du côté de la famille et particulièrement de la mère du fait de la culpabilité. De sorte qu’il s’agit bien, dans ce cas, d’un effet traumatique familial ou à deux. La prise en charge psychothérapeutique doit donc prendre en compte cette dimension.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Objective |
Child defenestration, a relatively common phenomenon, is a public health problem. According to statistics, over 80% of these children escape death. They are often seen by family or entourage as having been “miraculously saved” and the post-traumatic impact of the fall and of the child's survival despite the high risk can lead to distortions in intra-family relationships and in the construction of the identity of the child. This also calls for a reconsideration the patterns of psychological trauma for young children.
Method |
The case of Alexander, quite representative of cases of defenestration of very young children, illustrates this type of distortion in the light of the proposed follow-up in a Centre Médico-Psychologique (CMP).
Results |
An accident like that experienced by Alexander can, for the parent, bring to light an ambivalence in which there is an unconscious aggressive dimension, which fuels feelings of guilt that are often massive.
Discussion |
The case of Alexander provides an illustration of a shared or relational state of post-traumatic stress. The trace or the traumatic signifier is no longer, in this perspective, the affair of a single person, it belongs to a family constellation, or even to a social and historical constellation in some cases, for instance genocides. It is a shared trace, despite being unshareable, solidifies the bond by making it rigid.
Conclusion |
The frequency of defenestration among infants and the fact that a large proportion survives led us to ask various questions about the trace or the traumatic signifier in these situations. The case of Alexander enabled us to understand that the traumatogenic effect derives from both the extraordinary dimension of the event and the impossible narration of the event on the part of the family and particularly the mother because of guilt. Thus, in this case, it is a trauma sustained by the family or by the mother–infant dyad. Psychotherapeutic management therefore needs to take this dimension into account.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Défenestration, Enfant, Syndrome post-traumatique, Cas clinique, Prise en charge, Psychothérapie
Keywords : Child, Defenestration, Post-traumatic syndrome, Psychotherapy, Clinical case
Plan
☆ | Toute référence à cet article doit porter mention: Le Maléfan P., Coq J.M. Enfants défenestrés, enfants « miraculés »: conséquences psychiques et dans la dynamique familiale. Evol psychiatr XXXX; vol (no): pages (pour la version papier) ou URL [date de consultation] (pour la version électronique]. |
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