Détection des individus à risque d’insuffisance en vitamine D : développement et validation d’un score basé sur des caractéristiques individuelles pour une utilisation simple en pratique clinique - 10/02/17
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La vitamine D jouerait un rôle central dans la prévention de différentes pathologies. Éviter une insuffisance en vitamine D et maintenir un statut suffisant en vitamine D est donc crucial, ce qui, en pratique clinique, fait généralement intervenir la prescription de dosages sanguins ou de suppléments. Toutefois, les autorités sanitaires indiquent que ces stratégies devraient mieux cibler les populations à risque d’insuffisance en vitamine D. L’objectif de cette étude était donc de développer un score visant à détecter les sujets à risque d’insuffisance en vitamine D (concentration en 25OHD≤20ng/ml) en pratique clinique, basé uniquement sur des caractéristiques individuelles faciles d’accès et sur un système de calcul simple.
Matériel et méthodes |
Le score a été développé sur 1 557 sujets non supplémentés d’âge moyen issus de la cohorte SU.VI.MAX. Les points attribués correspondent aux rapports de cotes, arrondis à 0,5 près, de chaque caractéristique associée à une insuffisance en vitamine D dans le modèle de régression logistique multivariée. L’aire sous la courbe ROC (AUC), la sensibilité, la spécificité et les valeurs prédictives positives et négatives ont été calculées. Une validation externe de ce score a été réalisée dans un échantillon de 781 participants issus d’une cohorte indépendante (NutriNet-Santé).
Résultats et analyse statistique |
Les points du score de prédiction d’une insuffisance en vitamine D (VDIP score) sont attribués comme suit : 1,5 pour : femme, surpoids, activité physique<1h/j, saison=décembre–janvier, exposition solaire modérée et phototypes de Fitzpatrick très clairs (I–II) ou foncés (V–VI) ; 2 pour : latitude≥48°N et saison=avril–mai ; 2,5 pour : obésité et saison=février–mars ; 3 pour : faible exposition solaire. Ce score a montré de bonnes performances prédictives avec une AUC=0,70±0,01 (0,67±0,02 dans l’échantillon de validation), et, pour un score≥7, une sensibilité/spécificité de 0,67/0,63 et une valeur prédictive positive/négative (VPP/VPN) de 0,70/0,59. Soixante-dix pour cent des individus avec un score≥7 présentaient une insuffisance en vitamine D (80 % chez ceux avec un score≥9, respectivement).
Conclusion |
Le score VDIP a montré sa capacité à détecter les adultes à risque d’insuffisance en vitamine D (score≥7, risque modéré ; score≥9, risque élevé). Il est basé sur des caractéristiques individuelles faciles d’accès pouvant être recueillies à l’aide d’un questionnaire simple, rapide et gratuit. Cette stratégie devrait ainsi permettre de limiter les prescriptions de dosages (coûts importants) ou la supplémentation systématique en vitamine D (dont les conséquences à long terme sont mal connues).
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Vol 31 - N° 1
P. 71 - février 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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