Cette étude a pour but de déterminer les effets de l’hypovigilance, liée à l’heure de la journée et au manque de sommeil, sur les performances de conduite prolongée d’un deux-roues motorisé (2RM) sur simulateur.

Seize conducteurs de 2RM ont participé à 4 sessions de conduite sur un simulateur dynamique à 7 : 00h, 11 : 00h, 15 : 00h et 19 : 00h après une nuit normale de sommeil et après une privation totale de sommeil, selon un ordre contrebalancé. Le parcours (60min) comprenait une partie en ville, une route de campagne et une portion sur autoroute. Chaque session était encadrée par différentes mesures (prélèvements salivaires, glycémie par capillaire, somnolence subjective et temps de réaction). Les participants étaient monitorés en continu (EEG, EOG, EMG, ECG).

Au cours de la journée, les vitesses moyennes augmentaient, tandis que le nombre de franchissements de lignes et la variation de la vitesse diminuaient (−11 %). Ces modifications intervenaient en parallèle avec une diminution de la glycémie, des concentrations de testostérone et de cortisol. Pendant la privation de sommeil, la somnolence subjective, la variabilité de la position latérale et de la vitesse, le nombre de franchissements de lignes et le nombre d’excès de vitesse étaient affectés (×2), en lien avec l’activité EEG (augmentation du ratio ((α+θ)/β)), plus particulièrement sur autoroute.

L’hypovigilance semble influencer les performances de conduite simulée d’un 2RM. Ces résultats confirment la nécessité de continuer les actions de prévention à visée des conducteurs de 2RM.