Les plaintes concernant le sommeil sont très fréquentes chez les patients adultes avec TDA-H. Cependant leur origine est mal comprise et il existe une discordance entre les plaintes subjectives et les anomalies objectives. Ainsi, il n’est pas clair si les anomalies du sommeil sont spécifiques au diagnostic TDA-H ou s’ils sont liés au statut de population clinique.

129 patients adultes avec TDA-H, 70 patients avec trouble de la personnalité borderline (TPB) (dont 17 avec comorbidité TDA-H) et 65 sujets contrôle ont évalué leur qualité du sommeil (PSQI), leur degré d’insomnie (ISI) et leur somnolence diurne (ESS).

Les patients TPB avaient une altération du sommeil et un retentissement diurne plus marqués que les patients TDA-H, qui eux-mêmes étaient plus altérés que les contrôles. L’analyse multivariée a montré que le facteur explicatif principal des plaintes subjectives sur le sommeil était l’intensité des symptômes dépressifs. Les patients avec TDAH-H avaient une latence plus importante et une efficacité moindre même en ajustant sur le score de dépression. Les symptômes inattentifs étaient associés avec le degré de somnolence et les symptômes hyperactifs associés avec l’insomnie et une moindre efficacité.

Les plaintes concernant le sommeil chez les adultes avec TDA-H semblent en partie expliquées par des facteurs non spécifiques. Certaines anomalies du sommeil sont plus caractéristiques des troubles de l’attention, dans une perspective dimensionnelle, et peuvent être mises en lien avec les difficultés de régulation de la vigilance dans le TDA-H.