Un « parachute » est une substance psychoactive (poudre ou cristaux) enveloppée dans du papier, généralement à cigarette, ingérée par voie orale. Depuis les années 2000, cette technique semble se répandre. Les avantages avancés par les consommateurs sont contradictoires : effets rapides (traduction en pharmacocinétique : libération immédiate, LI) ou effets prolongés (en pharmacocinétique : libération prolongée, LP). L’objectif était d’étudier la cinétique de dissolution du parachute in vitro et d’évaluer l’influence de la granulométrie de la substance, du papier utilisé et de l’alcool.

Des parachutes ont été réalisés avec 150mg d’acide acétylsalicylique pulvérisé (ASAp) et cristallisé (ASAc), à l’aide de papier à cigarette (PPC), de papier toilette (PPT) ; des gélules ont aussi été utilisées. Le test de dissolution évalue la vitesse à laquelle un principe actif (PA) incorporé dans une forme pharmaceutique se dissout dans un milieu proche des milieux biologiques. Une forme est dite LI quand 80 % du PA sont dissous en 120min. Test de dissolution : appareil Pharmatest^® (vitesse rotation 75 tpm, T : 37°C, pH 2). De l’alcool à 40 % a été ajouté au milieu de dissolution.

Après 2h, la dissolution de l’ASAc dans les gélules était de 90,6 % alors qu’elle était de 35–45 % dans les PPC (26 % pour ASAp) et de 100 % dans les PPT. En présence d’alcool, la dissolution de l’ASAc était de 100 % (PPC).

Le PPC agirait comme une forme LP, alors qu’en présence d’alcool, il agirait comme une forme LI, comme le PPT. C’est une information importante en terme de réduction des risques : le consommateur doit être conscient que le parachute peut agir avec une cinétique différente de celle escomptée et doit éviter de reprendre un parachute en l’absence d’effet immédiat.