La consommation de substances psychostimulantes, par voie intraveineuse et dans un contexte sexuel, dénommée SLAM est une pratique émergeante en France depuis 2009, intéressant majoritairement des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Les nouvelles drogues de synthèse, principalement celles de la famille des cathinones de synthèse, sont particulièrement utilisées dans cette population d’usagers qui semblent rapidement présenter un phénomène de dépendance aux cathinones après le début de la pratique. Par ailleurs, certains usagers présenteraient également d’authentiques critères d’addiction sexuelle qui joueraient un rôle majeur dans l’escalade des prises de risque lors de la pratique du SLAM.

En utilisant l’analyse d’entretiens avec des slameurs et une analyse de la littérature scientifique, nous avons cherché à identifier l’existence d’addiction sexuelle dans cette population d’usagers. De plus, nous avons essayé de déterminer si l’addiction au sexe était préexistante à la pratique du SLAM ou si elle apparaissait de façon concomitante au trouble lié à l’usage de substances psychostimulantes dans un contexte sexuel.

La littérature scientifique ne fait que très peu mention de l’addiction au sexe dans la pratique du SLAM. Pourtant, il existe bel et bien une addiction au sexe chez certains slameurs, et pour une minorité d’entre eux, ce ne serait pas tant les produits qui poseraient problème mais bien leurs pratiques sexuelles qu’ils qualifient d’anormales et compulsives.

Bien que la dépendance aux substances psychostimulantes semble être la règle chez les usagers slameurs, il semble important de chercher des critères d’addiction sexuelle chez chaque slameur pris en charge, car son existence vient complexifier les soins et nécessite de mettre en place un suivi spécialisé avec des professionnels de santé formés aux addictions sexuelles.