Le kratom (Mitragyna speciosa) : une « phyto-toxicomanie » émergente - 01/03/17
Résumé |
Introduction |
Le kratom (Mitragyna speciosa) est une plante connue en Asie pour ses propriétés médicinales. Elle devient populaire à travers le monde comme drogue récréative. Des signaux reçus au centre d’addictovigilance de Caen nous conduisent à faire le point sur cet usage.
Méthodes |
Une revue de la littérature (Medline et littérature « grise »), ainsi que les données présentes sur les forums sont menées.
Résultats |
Le kratom, originaire du Sud-Est asiatique est utilisé à l’origine pour le traitement de diarrhées, fièvre, douleurs, stimulant sexuel…. Certains usagers l’utilisent à des fins récréatives sous forme fumée ou de tisanes, avec une dose de quelques feuilles jusque 10–30 feuilles. Ils rapportent des effets relaxants et analgésiques mais également euphorisants et stimulants. Utilisée parfois comme substitut aux opiacés, une équivalence a même été établie à 45mg de morphine pour 15g de kratom. Parmi les alcaloïdes qu’elle contient, la mitragynine et la 7-hydroxymitragynine produisent un effet narcotique et stimulant à faibles doses et un effet sédatif à fortes doses. La pharmacologie est complexe : la mitragynine est agoniste opioïde des récepteurs delta et mu, ce dernier explique les effets à fortes doses. D’autres constituants révèlent un effet agoniste partiel ou antagoniste mu. Les effets non recherchés sont des nausées, vomissements, jusqu’à des cas de convulsions et de coma. En Suède, une série de 9 décès lié au « krypton » (mélange de kratom, o-desméthyltramadol et de caféine) a été rapportée en 2011. Des cas de dépendance avec survenue de syndromes de sevrage existent. Plusieurs pays ont légiféré et en Europe, l’Allemagne et le Danemark ont pris des mesures réglementaires.
Discussion |
L’usage du kratom se répand. En juillet dernier, un rapport aux États-Unis révèle une augmentation du nombre d’appels aux centres antipoison de 26 à 263 entre 2010 et 2015. En France, des cas sont rapportés par le réseau des centres d’addictovigilance, justifiant une surveillance du phénomène.
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Vol 72 - N° 1
P. 158 - février 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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