Changer de désignation lorsqu’on évoque une personne vulnérable, c’est changer de représentation. Et changer de représentation, c’est changer de mode d’action. Les appellations, notions, catégories, concepts ne sont pas interchangeables à l’envi. Mobiliser la figure du vulnérable en lieu et place de celle de victime, ou substituer le registre de la vulnérabilité à celui de l’exclusion, replace au centre la question de l’action, ou restitue plutôt aux personnes concernées une capacité d’action à partir d’elles-mêmes. C’en est le principal bénéfice. Mais celui-ci n’est pas sans coûts en retour, dont, au premier chef, un risque de rabattement de la responsabilité sur les personnes vulnérables et une naturalisation des fragilités.

Changing designation when we talk about a vulnerable person means changing representation. And changing representation, means changing the mode of action. Names, notions, categories, concepts are not interchangeable ad infinitum. Mobilising the figure of the vulnerable person instead of that of the victim, or substituting the register of vulnerability for that of exclusion, puts the emphasis again on action, or more specifically gives back to the people concerned their own capacity for action. This is the main benefit. However, it comes with certain risks, the main one being the transfer of responsibility onto vulnerable people and a naturalisation of fragilities.