La tularémie est une zoonose due à Francisella tularensis, bactérie à Gram négatif, intracellulaire facultative, hautement infectieuse. Maladie essentiellement limitée à l'hémisphère Nord, la distribution géographique et l'incidence des infections humaines sont liées au réservoir animal (petits rongeurs et lagomorphes notamment) et à la survenue d'épizooties. Les sources d'infection sont cependant multiples, directement au contact des animaux infectés, d'un environnement hydrotellurique contaminé, alimentaires, ou via des arthropodes vecteurs (tiques essentiellement). Les manifestations cliniques de la tularémie, peu spécifiques, dépendent de la voie d'inoculation des bactéries. Elles correspondent à une adénopathie d'évolution prolongée associée à une inoculation cutanée (formes ulcéroganglionnaire et ganglionnaire), oculaire (forme oculoganglionnaire) ou orale (forme oropharyngée), ou à des manifestations systémiques (formes pneumonique et typhoïdique). Le diagnostic de la tularémie demeure basé sur la sérologie. L'isolement de la bactérie en hémocultures est essentiel au cours des formes aiguës systémiques. Les techniques de biologie moléculaire basées sur la polymerase chain reaction permettent un diagnostic plus précoce et un génotypage de souche. Les formes graves de tularémie, rares, s'observent plus fréquemment avec certains génotypes, chez le patient immunodéprimé et/ou âgé, et si l'administration d'une antibiothérapie adaptée est tardive. Seuls les aminosides, les tétracyclines et les fluoroquinolones ont un intérêt thérapeutique, et aucun vaccin n'est actuellement disponible.