La question de la santé mentale au travail en France est une problématique croissante et la prévention de la désinsertion professionnelle est un axe prioritaire du plan santé travail 2015–2019. L’objectif de cette étude est d’illustrer l’apport d’une approche cognitivo-comportementale dans une consultation « souffrance et travail » au sein d’une unité de pathologie professionnelle.

Après une description de la consultation de thérapie cognitive et comportementale (TCC) à l’unité de pathologie professionnelle de Garches, sur des données datant d’avril 2014 à décembre 2015, nous discuterons de l’intérêt de cette approche à travers des exemples de prise en charge et de l’étude de deux cas.

Vingt trois patients ont bénéficié de TCC, en moyenne 6 séances, centrées sur la problématique liée au travail. À l’issue de cette prise en charge, treize personnes n’ont plus nécessité de suivi par le médecin consultant de souffrance au travail dans l’unité de pathologie professionnelle. Les deux cas étudiés ont concerné une patiente qui présentait un état de stress post-traumatique de typologie 1, une dépression d’intensité modérée et une sinistrose perturbant son retour au travail et une patiente qui souffrait d’un trouble d’adaptation et d’affirmation de soi mettant en péril son poste à responsabilité. Les séances de TCC ont permis dans les deux cas la reprise d’une activité professionnelle.

Les TCC sont encore peu connues et pratiquées en France alors qu’elles ont fait la preuve scientifique de leur efficacité dans de nombreuses pathologies psychiques. Devant la forte demande des salariés en état de stress professionnel, ces thérapies de courte durée et ciblées sur le travail, peuvent faciliter l’accès aux soins. Elles trouvent donc leur place en consultation de souffrance et travail en unité de pathologie professionnelle, dans un objectif de prévention de la désinsertion professionnelle, à condition de définir des indications précises.

The issue of mental health in France is a growing problem and the prevention of professional exclusion is a priority of the 2015–2019 occupational health plan. The objective of this study is to illustrate the contribution of a cognitive-behavioral approach in consultation “suffering and work” in an occupational pathology unit.

After a description of the cognitive-behavioral therapy's consultation (CBT) to the occupational pathology unit of Garches, on data dating from April 2014 to December 2015, we will discuss the benefits of this approach through examples of two case studies.

Twenty-three patients received CBT, with 6 sessions on average focused on issues related to work. After the therapy, thirteen people no more needed monitoring by the consultant doctor working in the occupational pathology unit. First case involves a patient who had a post-traumatic stress disorder typology 1, moderate intensity depression and pessimism disturbing return to work. Second case is a patient who was suffering from an adjustment disorder and affirmation, self-endangering her manager position. CBT sessions allowed for both the resumption of a professional activity.

CBT is still little known and practiced in France even if there is clinical evidence of their effectiveness in many mental disorders. Faced with the high number of employees in professional stress disorder, these therapies, short and focused on work, can facilitate access to health care. They thus find their place in consultation “suffering and work” in occupational pathology unit, with the aim of prevention of professional exclusion, provided to define precise indications.