La régulation médicale du SAMU se fait avec un manque d’informations ne permettant pas toujours d’émettre des diagnostics certains ou d’en percevoir la gravité. Des envois de moyens inadaptés voire des erreurs d’orientation peuvent en suivre. L’objectif de l’étude était d’évaluer la faisabilité d’un dispositif de télémédecine entre un SAMU et des ambulances en pré-hospitalier.

Entre le 1^er avril et le 30 septembre 2016, un service de télémédecine a été installé entre un SAMU et trois compagnies d’ambulances, comprenant un outil informatisé d’aide au bilan médical, des capteurs connectés pour les signes vitaux avec possibilité d’ECG 12 dérivations et partages de photos et vidéos. Les utilisateurs ont été formés au dispositif. Le bilan était systématiquement réalisé via ce dispositif pour toutes les interventions à la demande du Centre 15, puis confirmé secondairement par un appel téléphonique.

Au total, 269 bilans ont été réalisés par 28 ambulanciers ; 43 % des appels ont été réalisés la nuit. Le service a été bien accepté par les utilisateurs ; 81,9 % des interventions concernaient des motifs médicaux ou traumatologiques dont la prise en charge a été précisée par les données du bilan. Parmi les motifs d’appels médicaux, 79,2 % justifiaient d’emblée la réalisation d’un ECG.

L’utilisation de la télémédecine en urgence pré-hospitalière était faisable en situation de mobilité entre le SAMU et les ambulanciers. Elle a permis d’améliorer la qualité de la régulation médicale, notamment par une meilleure évaluation de la situation modifiant parfois l’orientation ou la prise en charge médicale globale du patient.