Intérêt microbiologique du palivizumab chez les nourrissons atteints de mucoviscidose : étude rétrospective, multicentrique, cas-témoins - 15/04/17
Résumé |
Introduction |
Un lien entre les infections respiratoires par le virus respiratoire syncytial (VRS) et la primocolonisation précoce par Pseudomonas aeruginosa (PA) a été établi pour les jeunes patients atteints de mucoviscidose. À ce titre, l’immunoprophylaxie par palivizumab (Synagis®), anticorps monoclonaldirigé contre la protéine F du VRS, chez ces patients, est actuellement controversée.
Objectif |
L’objectif principal de notre étude était de déterminer l’intérêt du palivizumab à retarder la primocolonisation par PA. Les objectifs secondaires étaient de préciser l’intérêt de cette molécule à retarder la primocolonisation par Staphylococcus aureus (SA), Haemophilus influenzae (Hp) et à réduire le nombre d’hospitalisation pour infections respiratoires aiguës par VRS.
Matériel et méthodes |
Nous avons réalisé une étude rétrospective, cas-témoins comparant des nourrissons ayant reçu du palivizumab au centre de ressources et de compétences de Besançon (CRCM) (n=40) et des témoins n’en ayant pas reçu au CRCM de Lyon (n=140). Les patients ont été suivis pendant leurs trois premières années de vie.
Résultats |
Nous n’avons pas montré de différence statistiquement significative pour l’âge de primocolonisation par PA entre les cas (16,6±16,5 mois) et les témoins (12,9±8,8 mois ; p=0,143). Aux termes des trois premières années de vie, 41,4 % des nourrissons–cas avaient été primocolonisés par PA et 40 % des nourrissons–témoins (p=0,384). En comparaison, ce taux est de 37,2 % dans la cohorte du registre national français (n=2171). Nous n’avons pas observé de différence statistiquement significative pour les âges moyens de primocolonisation par SA et Hp entre les cas et les témoins (respectivement, 10,0±9,1 mois pour les cas et 8,2±9,6 mois pour les témoins [p=0,397] ; 7,7±6,1 pour les cas et 10,1±8,7 mois pour les témoins [p=0,127]). Les taux d’hospitalisations au cours des trois premières années de vie n’étaient pas différents entre les deux centres (17,5 % pour les cas, 22,9 % pour les témoins ; p=0,06). Les infections respiratoires basses à VRS étaient rares dans les deux groupes (5 % pour les cas ; 2,8 % pour les témoins [p=0,634]).
Conclusion |
Les résultats de notre étude indiquent que les bénéfices cliniques et microbiologiques ne sont pas en faveur d’une utilisation systématique du palivizumab chez les nourrissons atteints de mucoviscidose.
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Vol 24 - N° 5
P. 508 - mai 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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