Allergie alimentaire au néverdier (Moringa oleifera), à propos d’un cas d’anaphylaxie aux feuilles - 15/04/17
Résumé |
Introduction |
L’allergie alimentaire aux feuilles de mourougue (Moringa oleifera) est très rare, aucun cas décrit dans la littérature. Nous rapportons le premier cas chez un adulte qui a présenté une réaction anaphylactique systémique (angioedème, gêne respiratoire, malaise) aux feuilles de mourougue cuites.
Méthodes |
Observation : il s’agit d’un jeune adulte de 30 ans en cours d’immunothérapie allergénique (ITA) s/cutanée aux acariens depuis juin 2012. La réaction était survenue moins de vingt minutes après ingestion des feuilles cuites en cari avec viande de porc, nécessitant la prise en charge par le SMUR : hospitalisation avec traitement d’adrénaline injectable, remplissage et oxygénothérapie. Le prick-test deux mois après la réaction confirmait : feuilles natifs non cuites : 15mm, feuilles natifs cuites 12mm. Le test était négatif aux extraits commerciaux aux aliments majeurs et épices et aussi aux 5 graminées, bouleau, chat et latex.
Discussion |
L’allergie au néverdier pouvait faire suspecter l’implication de protéines spécifiques présentes dans les feuilles ou de protéines cross-réactives présentes dans d’autres organes de la plante tels que les LTP. La réaction peut survenir même après plusieurs consommations comme dans le cas de notre patient. À notre avis, il a un profil type de sujet exposé aux réactions anaphylactiques alimentaires sévères : patient sensibilisé aux acariens et en cours ITA ayant eu une réaction brutale et massive après plusieurs consommations de l’allergène. De plus, il existe des cofacteurs aggravants : sévérité de la réaction clinique et la forte positivité du test cutané en Prick suggérant qu’il est probablement porteur d’IgE spécifiques à un allergène majeur de Moringa oleifera.
Conclusion |
Un intérêt particulier est à porter au néverdier puisque les feuilles, racines et tiges sont des ingrédients récents de l’industrie alimentaire non soumis à l’étiquetage obligatoire des produits allergènes. En outre, on constate de plus en plus ses utilisations en médecine naturelle, peuvent aller du rhume et de la fièvre à une utilisation dans le traitement de l’inflammation et des problèmes digestifs ou HTA.
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Vol 57 - N° 3
P. 226 - avril 2017 Retour au numéro
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