Les dermatoses représentent une des premières causes de maladies professionnelles (MP) dans de nombreux pays. La forme pathologique la plus fréquemment déclarée dans les pays industrialisés est la dermatite de contact allergique (DCA). En Tunisie, aucune étude préalable à l’échelle nationale n’avait estimé l’incidence et la prévalence des DCA.

Étude épidémiologique rétrospective de l’ensemble des dossiers des patients, exerçant dans le secteur privé, et reconnus porteurs de DCA professionnelle par les trois commissions médicales compétentes de la CNAM en Tunisie durant la période allant de 1^er janvier 2002 au 31 décembre 2012.

Nous avons colligé 315 cas de DCA professionnelles représentant une prévalence de 4 %des maladies professionnelles déclarées durant la même période. L’incidence annuelle des DCA professionnelles a été estimée à 31,65 cas/100 000 travailleurs du secteur privé entre 2002 et 2012. La majorité des travailleurs exerçait dans le secteur de la confection (n=45 soit 14,3 %). Les allergènes les plus retrouvés à la batterie standard européenne étaient le bichromate de potassium dans 27,3 % des cas (soit n=86), le chlorure de cobalt dans 18,7 % des cas (soit n=59) et le sulfate de nickel dans 15,2 % (n=48).

L’incidence des DCA en Tunisie est similaires aux données européennes. Bien que le secteur du BTP soit souvent incriminé dans la littérature, certaines activités, particulièrement la coiffure et la santé, figurant parmi les secteurs les plus à risque dans le monde, n’ont pas été fréquemment impliqués dans notre étude.

Les dermatites de contact allergiques professionnelles restent responsables d’handicaps professionnels et sociaux considérables nécessitant le respect rigoureux des règles et des moyens préventifs afin de réduire leurs répercussions.