Méthodes. 50 topographies du disque optique faites sur 25 adultes (volontaires sains et patients glaucomateux) obtenues avec le HRT ont été analysées indépendamment par 7 ophtalmologistes expérimentés dans 6 cliniques ophtalmologiques. La réfraction, les valeurs de la kératométrie et l'âge des patients étaient les seuls éléments connus des examinateurs. Les examinateurs devaient détecter le glaucome à partir des topographies du disque optique. Les résultats des différents examinateurs furent caractérisés par la moyenne ± d.s. de la surface du disque optique, par la surface de l'excavation et par d'autres paramètres calculés avec le logiciel HRT 2.01 et SPSS (SPSS inc., Chicago) pour l'analyse statistique.

Résultats. Les moyennes de la surface des disques optiques variaient en fonction des 7 examinateurs (ordre randomisé) : 1,83 ± 0,49/2,10 ± 0,46/2,14 ± 0,36/1,92 ± 0,45/2,05 ± 0,49/2,06 ± 0,41/2,21 ± 0,40 avec une moyenne de variation entre les examinateurs de 8,8 % (2,3 % à 50,6 %). Les moyennes de la surface de l'excavation étaient 0,45 ± 0,35/0,46 ± 0,37/0,43 ± 0,35/0,45 ± 0,35/0,45 ± 0,35/0,44 ± 0,37/0,44 ± 0,37 avec une moyenne de variation entre les examinateurs de 16,9 % (0,7 % à 63,6 %). Seuls deux examinateurs ont pu discriminer sans faute glaucomateux et sujets sains. 24 disques optiques sains étaient soupçonnés d'être glaucomateux.

Conclusions. La variation des moyennes des mesures avec le HRT en fonction de l'examinateur était plus élevée pour la surface du disque optique que pour celle de l'excavation. Inversement, la variation moyenne entre les examinateurs était plus grande quant à la surface de l'excavation. La variabilité diagnostique de la mesure du disque optique avec le HRT selon l'examinateur peut amener à des résultats discordants. Notre étude confirme que l'analyse de l'imagerie du HRT à couleur artificielle n'est pas apte à détecter des disques optiques glaucomateux en tant qu'examen diagnostique unique.