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Administration rectale de cocaïne ayant entraîné le décès : à propos d’un cas exceptionnel - 22/04/17

Doi : 10.1016/j.toxac.2017.03.008 
F. Aknouche 1, , C. Maruejouls 1, E. Guibert 1, A. Teissier 1, A. Ameline 2, P. Kintz 2, 3
1 Laboratoire Barla, Nice, France 
2 Institut de médecine Légale, Strasbourg, France 
3 X-Pertise Consulting, Oberhausbergen, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Objectif

Description d’un cas de décès par usage de cocaïne utilisée par voie rectale et discussion des spécificités pharmacologiques de cette voie d’administration.

Introduction

La voie rectale fait partie des voies transmuqueuses, permettant une action localisée d’un xénobiotique ou un passage dans la circulation générale. Le xénobiotique ne subit ni l’action des enzymes digestives, ni celle de l’acidité gastrique. Néanmoins, la voie rectale ne permet pas d’éviter la barrière hépatique, car la résorption s’effectue par les veines hémorroïdales supérieures qui aboutissent à la veine porte et donc au foie. Cette voie est surtout adaptée au nourrisson et à l’enfant, mais peut être proposée chez le malade nauséeux, inconscient ou incapable d’avaler. Si l’utilisation de suppositoires, de capsules, de lavements ou de pommades est standard, il n’en est pas de même pour une poudre introduite directement.

Description du cas

Nous rapportons le cas d’un homme de 44 ans, retrouvé au petit matin, divaguant sur la voie publique, en état d’agitation extrême. Pour le calmer, il a fallu l’intervention des pompiers et l’administration de loxapine. À l’arrivée des forces de police, l’intéressé fait un malaise cardiaque et décède malgré les tentatives de réanimation. Selon la personne qui l’accompagnait, l’intéressé aurait des tendances gays et se serait introduit la poudre de cocaïne dans l’anus. Tous deux auraient bu de l’alcool. L’autopsie a révélé une congestion multiviscérale modérée, non spécifique d’une cause de décès. L’examen radioscopique du corps est sans particularité. Lors de l’autopsie, des prélèvements ont été effectués pour des analyses toxicologiques.

Méthode

La recherche de l’alcool éthylique a été réalisée par HS-GC-FID. Les cyanures sanguins, les solvants et des substances volatiles ont été recherchés et dosés par HS-GC-MS. La teneur en carboxyhémoglobine dans le sang cardiaque a été déterminée par spectrophotométrie à l’aide d’un CO-oxymètre. La recherche des stupéfiants usuels et le screening sanguin large ont été effectués par LC-MS/MS (Quattro Micro). Une méthode spécifique pour la cocaïne et ses métabolites a été utilisée sur un système UPLC-MS/MS (Xevo TQD) après extraction liquide–liquide à pH 8,4.

Résultats

La recherche des médicaments a mis en évidence dans le sang périphérique du diazépam (112ng/mL), du nordiazépam (91ng/mL) et de la loxapine (2ng/mL). L’alcoolémie était à 0,56g/L. Toutes les autres investigations sont négatives, à l’exclusion de la cocaïne et de ses métabolites (Tableau 1).

Conclusion

Les observations thanatologiques et toxicologiques sont compatibles avec un décès par usage mixte de cocaïne et d’alcool éthylique. L’originalité de cette observation vient de la voie d’administration (voie rectale) du stupéfiant, confirmée par les déclarations de la personne qui l’accompagnait. Les principales caractéristiques pharmacologiques de cette voie transmuqueuse seront passées en revue lors de la présentation.

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Plan


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Vol 29 - N° 2S

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