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Ocfentanil, un nouveau produit de synthèse mortel découvert grâce à l’analyse d’une poudre - 22/04/17

Doi : 10.1016/j.toxac.2017.03.011 
N. Allibe 1, , H. Eysseric 1, 2, F. Chiron 3, N.F. Sam-Laï 4, A. Barret 3, F. Paysant 1, 3, M. Mallaret 4, F. Stanke-Labesque 2, V. Scolan 1, 3
1 Laboratoire de médecine légale, université Grenoble-Alpes, France 
2 Laboratoire de pharmacologie-toxicologie, CHU Grenoble-Alpes, France 
3 Clinique de médecine légale, CHU Grenoble-Alpes, France 
4 CEIP-addictovigilance, CHU Grenoble-Alpes, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Objectif

Présenter le premier cas français de décès imputable à un NPS analogue du fentanyl [1, 2].

Description

Une femme de 30 ans est découverte décédée à son domicile avec à proximité un garrot, des seringues et un sachet de poudre de couleur rose. L’autopsie révèle de nombreux points d’injection au niveau du pied gauche et du pli du coude droit et conclut à un décès par syndrome asphyxique avec congestion généralisée des viscères.

Méthodes

Nous disposons de prélèvements de sang cardiaque et périphérique, d’humeur vitrée, de bile, de contenu gastrique, de cheveux et d’écouvillons nasaux. Une expertise toxicologique de référence est réalisée. La poudre est analysée par GC-MS. Des dosages de confirmation de l’ocfentanil sont réalisés par LC-MS/MS. Au total, 200μL d’échantillon sont traités avec 200μL de réactif de précipitation (acide sulfosalicylique, 500mg/mL) contenant le standard interne deutéré (fentanyl-d5). Après centrifugation, le surnageant est injecté pour subir une première phase d’extraction suivie d’une séparation en ligne sur colonne Oasis HLB® (Waters) puis une séparation chromatographique sur colonne XSelect® (Waters). La quantification est réalisée en mode d’ionisation positif sur un API4000 Sciex®. Deux transitions sont enregistrées pour l’ocfentanil (m/z : 371,3/105,1 et 371,3/188,2) et 1 transition pour le fentanyl-d5 (m/z : 342,3/188,2).

Résultats

Les analyses toxicologiques révèlent une alcoolémie à 0,20g/L, des concentrations sanguines de paracétamol à 3mg/L, de caféine à 0,7mg/L et des traces non quantifiables de morphine libre (<5μg/L). L’analyse de la poudre en GC-MS a révélé la présence d’héroïne (0,6 %), de paracétamol (37 %), de caféine (44 %), d’ocfentanil (1,2 %) et des impuretés classiques de l’héroïne (noscapine, papavérine…). Le dosage ciblé d’ocfentanil en LC-MS/MS avec un étalonnage de 0,01 à 20μg/L permet de mettre en évidence sa présence dans tous les milieux biologiques (sang périphérique : 3,7μg/L ; sang cardiaque : 3,9μg/L ; humeur vitrée : 2,0μg/L ; bile : 8,4μg/L et contenu gastrique : 2,5μg/L), excepté les écouvillons nasaux qui sont négatifs.

Conclusion

Les résultats sont en faveur d’une injection de la poudre ayant entraîné un décès imputable à l’ocfentanil, opioïde de synthèse 3 fois plus puissant que le fentanyl [3]. Les screenings toxicologiques réalisés en GC-MS, y compris dans la bile, n’ont pas permis de révéler l’ocfentanil à cause de très faibles concentrations. L’intérêt majeur pour le diagnostic toxicologique de disposer des produits retrouvés près du corps ou dans l’entourage d’un patient hospitalisé, est à rappeler aux enquêteurs, aux cliniciens et aux magistrats.

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Plan


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Vol 29 - N° 2S

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