« Chemsex » : 2 cas de décès - 22/04/17
Résumé |
Objectif |
Présenter deux cas de décès lors de « chemsex » : consommation de substances psychoactives dans un contexte sexuel.
Description |
Cas 1 : M. X, 27 ans, est retrouvé inanimé vers 2h par son compagnon après une soirée de jeux sexuels de 16h à 23h. Il décède rapidement malgré une prise en charge par les secours. Il aurait consommé de l’alcool, du chlorure d’éthyle, du poppers, de la 4-MEC (4-méthyléthcathinone), en plus d’injections d’EDEX® (alprostadil). L’autopsie met en évidence un syndrome asphyxique qui est à l’origine du décès et 8 traces d’injections péniennes.
Cas 2 : M.Y, 31 ans, retrouvé décédé à son domicile, aurait consommé du poppers et du chlorure d’éthyle. Un usage de GHB est suspecté. L’autopsie met en évidence un syndrome asphyxique majeur, cause du décès, et des lésions cardiaques (pétéchies, infiltration hémorragique). Les prélèvements effectués à l’autopsie sont analysés : sang cardiaque, urine et écouvillons nasaux (cas 1) et sang périphérique et urine (cas 2).
Méthodes |
Un dépistage urinaire par immunoanalyse (CEDIA® stupéfiants, DRI® éthyl-glucuronide) et un screening sanguin et urinaire par GC-MS et UHPLC-DAD sont réalisés. Les produits stupéfiants et la 4-MEC sont dosés par LC-MS/MS, l’éthanol et le chlorure d’éthyle par GC-FID et le GHB par GC-MS dans le sang et l’urine. Les poppers ne sont pas recherchés.
Résultats |
Pour le cas 1, la recherche urinaire d’amphétamines est positive et la 4-MEC est mise en évidence sur les 2 écouvillons. L’alprostadil, prostaglandine E1, composé endogène, n’est pas recherché. Les composés identifiés dans le sang et l’urine sont détaillés dans le Tableau 1.
Conclusion |
Le « chemsex » est un phénomène récent, contemporain de l’émergence des NPS, concernant surtout les homosexuels de sexe masculin. Les concentrations sont comparées à celles de la littérature. Les éventuels effets d’une surdose en alprostadil et poppers sont discutés. La concentration de 4-MEC est excessivement élevée, éventuellement majorée par un phénomène de redistribution post-mortem. Les concentrations publiées chez les sujets non décédés sont inférieures à 0,4mg/L [1 ]. Les concentrations post-mortem de chlorure d’éthyle publiées pour des décès attribués à cette substance sont de 0,65g/L et 1,10g/L [2 ]. La concentration de GHB est élevée [3 ]. Un décès par défaillance cardiaque ne peut être exclu pour le cas 2, la cocaïne ayant pu majorer un problème cardiaque. Ces 2 cas illustrent la diversité des substances consommées au cours des séances de « chemsex », certains abus pouvant conduire au décès.
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Vol 29 - N° 2S
P. S21 - mai 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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