Intoxication aiguë et consommation chronique de cathinones chez un polyconsommateur - 22/04/17
Résumé |
Objectif |
Nous rapportons un cas d’intoxication par de l’α-pyrrolidinohexanophénone (α-PHP) documenté par des dosages sanguin, urinaire et capillaire.
Description du cas |
Un homme de 32 ans est admis au CHRU de Nancy après avoir sauté du premier étage d’un immeuble. À son arrivée, il est très agité, logorrhéique, incohérent, désorienté et présente des hallucinations avec des idées de persécution. L’examen clinique est par ailleurs sans particularité. Lors de l’interrogatoire, le patient déclare avoir « fumé de l’α-PVP » (sic) à trois reprises au cours des 12 dernières heures, ainsi qu’une consommation répétée depuis au moins 8 mois. Des prélèvements sanguin, urinaire et capillaire (mèche brune de 14cm) sont réalisés à l’admission.
Méthodes |
Une recherche large de xénobiotiques est réalisée par LC-HRMS (i) et LC-MS/MS (ii) [1 , 2 ]. Le prélèvement capillaire est décontaminé et 20mg de chaque segment de 2cm sont extraits par 500μL de méthanol (60min à 60°C) : (i) 100μL du surnageant sont évaporés en présence d’une solution d’étalons internes (EI), puis repris par 100μL d’un mélange de tampon formiate d’ammonium et d’acétonitrile (83/17 ; v/v)/0,1 % acide formique ; (ii) 100μL d’EI+200μL de tampon formiate d’ammonium sont ajoutés à 100μL du surnageant. Pour le sang et l’urine : (i) 100μL d’EI et 400μL d’acide sulfosalicylique à 3 % sont ajoutés à 100μL d’échantillon et le surnageant est extrait en ligne (OASIS® HLB, Waters) ; (ii) 100μL d’échantillon sont déprotéinisés par 300μL de méthanol+EI, et dilués par 100μL de formiate d’ammonium (5mM, pH 3)/0,1 % d’acide formique. Après séparation dans une colonne (i) Acquity™ UPLC HSS C18, ou (ii) Acquity™ UPLC BEH C18 (Waters), la détection est réalisée en mode positif, (i) à l’aide d’un G2-QTOF-XS ou (ii) par un Xevo TQS (Waters) en mode MRM pour 388 NPS.
Résultats |
De l’α-PHP, accompagné de deux métabolites, est décelé à une concentration sanguine de 230μg/L [3 ]. Dans l’urine, en plus de ces 3 substances, il est décelé la présence du métabolite réduit de l’α-pyrrolidinovalérophénone (α-PVP), et de nombreux autres psychotropes (méphédrone, cocaïne, MDMA, méthadone, baclofène…) et leurs métabolites. Il n’existe pas dans la littérature de donnée d’interprétation de concentrations sanguines d’α-PHP. L’analyse capillaire met en évidence de nombreuses substances dont 22 médicaments, 3 produits stupéfiants, ainsi que des NPS (α-PHP, α-PVP, kétamine, méphédrone, méthylone et diméthyltryptamine). Les concentrations capillaires de l’α-PHP et l’ α-PVP sont supérieures à 8ng/mg dans tous les segments.
Conclusion |
Ce cas d’intoxication, à l’issue favorable, illustre une polyconsommation répétée et variée de psychotropes (dont des NPS) pendant plus d’une année, documentée par l’analyse capillaire.
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Vol 29 - N° 2S
P. S22 - mai 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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