Prévalence des NPS en Île-de-France évaluée par l’analyse des cheveux : évolution sur 5 ans - 22/04/17
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Résumé |
Objectif |
L’émergence des nouveaux produits de synthèse (NPS) a pris ces dernières années une ampleur inquiétante, influencée par l’apparition de l’achat totalement incontrôlé sur le réseau Internet parallèle (« deepweb » ou « darkweb »). Le développement de ces molécules, généralement dérivées de substances déjà réglementées, telles que l’amphétamine ou la kétamine, est suscité par l’envie d’échapper à la législation en matière de contrôle de stupéfiants et la recherche de nouveaux effets pharmacologiques. Cette manipulation chimique n’est pas sans danger, car plusieurs de ces substances ont un potentiel toxique plus important que les molécules dont elles dérivent. L’objet de cette étude est d’évaluer la prévalence des NPS consommés en région parisienne entre 2012 et 2016, et identifiés par analyse capillaire dans une population de patients suivis en addictologie ou hospitalisés en réanimation pour intoxication à des drogues d’abus.
Méthode |
Trois cent vingt-huit échantillons de cheveux provenant de patients admis dans différents hôpitaux de Paris (APHP) et sa région sont analysés. Une analyse segmentaire est réalisée dans 79 % des cas. Au total, 200 molécules, incluant des substances psychoactives dont 31 NPS (hors cannabinoïdes de synthèse), sont recherchées sur 20mg de cheveux après une étape de double extraction liquide-liquide et une analyse par LC-MS/MS Triple Quad en mode MRM sur un TSQ Vantage (ThermoFisher®).
Résultats |
La méthode validée selon les recommandations de l’Agence Européenne du Médicament (EMA) a permis l’identification de 96 cas positifs à 18 NPS différents. La consommation de ces NPS est plus fréquente chez les hommes (77 %). L’âge moyen est relativement élevé, à savoir 37 ans. La prévalence des NPS est de 29 %, comparable à celles des amphétamines (25 %), des opiacés (33 %), et de la cocaïne (36 %) identifiés sur les mêmes échantillons. Ces NPS appartiennent principalement aux cathinones (36 %). La 4-methylethcathinone (4-MEC) est la molécule la plus répandue (17 cas), suivie par la méphédrone (15), la méthylone (11) et la MDPV (7), et d’une façon moindre la butylone (3), l’éphédrone (3), la cathine (2) et la cathinone (1). D’autres NPS appartenant aux pipérazines (TFMPP, α-PVP et m-CPP), aux arylalkylamines (6-APDB) ou à d’autres groupes hétérogènes (méthoxétamine, diphénidine et 4-fluoroamphétamine) sont aussi identifiés. La kétamine, le dextrométhorphane et le méthylphénidate, trois anciennes molécules à visée thérapeutique, sont encore très prisées par les usagers des NPS et sont identifiées dans 71, 17 et 5 cas respectivement. Les utilisateurs consomment dans la même période de la cocaïne, des amphétamines ou des opiacés dans 64, 55 et 28 % des cas. Deux NPS ou plus sont retrouvés sur un même segment de cheveux dans 35 % des cas. Le nombre de cas de NPS identifiés est croissant au fur et à mesure des années (excepté une légère baisse en 2015), correspondant probablement à une hausse progressive de la consommation de ces produits. D’un point de vue quantitatif, les concentrations retrouvées sont très variables avec de plus grandes valeurs retrouvées chez les sujets pharmaco-dépendants.
Conclusion |
Cette étude évalue pour la première fois la prévalence des NPS en région parisienne et montre l’intérêt des cheveux comme matrice alternative dans ce type d’étude. Elle renseigne sur l’ampleur de ce fléau relativement méconnu et souligne la nécessité pour les laboratoires spécialisés de développer des méthodes permettant l’identification systématique de ces substances dangereuses, au même titre que les stupéfiants conventionnels.
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Vol 29 - N° 2S
P. S23-S24 - mai 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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