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Efficacité épuratrice de la CVVHDF et du MARS au cours d’une intoxication simulée par le vérapamil - 22/04/17

Doi : 10.1016/j.toxac.2017.03.035 
R. Jouffroy 1, , S. Carton 1, N. Fabresse 2, P. Philippe 1, L. Lamhaut 1, J.-C. Alvarez 2, F.-J. Baud 1
1 Service d’anesthésie réanimation, Samu, hôpital Necker–Enfants-Malades, Paris, France 
2 Service de pharmacologie-toxicologie, hôpital Raymond-Poincaré, Garches, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Objectif

Les intoxications médicamenteuses graves sont un motif fréquent d’admission en réanimation. Malgré les progrès thérapeutiques, leur mortalité hospitalière semble augmenter. La CVVHDF et le MARS, méthodes épuratives, ont été développés avec des résultats cliniques prometteurs [1] bien qu’aucune étude analytique n’ait évalué leur efficacité épuratrice. Ni l’efficacité propre des différents compartiments du MARS ni ses avantages par rapport aux autres méthodes n’a été évaluée. L’objectif de cette étude était de quantifier et de comparer l’efficacité épuratrice des différents compartiments de la CVVHDF et du MARS dans un modèle ex vivo pour évaluer leur capacité maximale d’épuration.

Méthodes

Nous avons mené sur banc de manipulation une intoxication simulée par vérapamil à des doses plasmatiques théoriques de 1, 2,5 et 5mg/L, injectées dans 1 compartiment central de 5L, avec dosages en divers points des circuits de CVVHDF et du MARS. Le coefficient d’extraction CE [CE=(concentration d’entréeconcentration de sortie)/concentration d’entrée)] a été calculé pour chaque compartiment de la CVVHDF et du MARS, ainsi que les quantités retirées par chaque compartiment dont la somme permet d’évaluer la capacité globale de chaque technique.

Résultats

Le CE de la CVVHDF était de 22 %, 22 % et 28 % pour des concentrations théoriques de 1, 2,5 et 5mg/L. Pour les 3 concentrations, le CE diminuait régulièrement au cours des séances pour s’annuler à 0, +10, +5 et +4h pour les 3 concentrations, avec même une négativation à 14h. En fin de manipulation, la quantité restante dans le compartiment central était de 6, 3 et 4 % et les quantités retrouvées dans l’effluent correspondaient à 16, 20 et 28 % de la dose injectée (DI). Les concentrations à la sortie du circuit « patient » sont restées stables. Une désorption par ultrason a révélé que le vérapamil était fixé par la membrane de la CVVHDF. Les différents compartiments du MARS ont abouti au contraire à une concentration indétectable à la sortie du circuit « patient ». La concentration restante dans le compartiment central était indétectable en fin de manipulation. Les quantités retirées par le compartiment d’hémodiafiltration correspondaient à 8, 18 et 12 % de la DI (CE stable entre 10 et 20 %) et celles retirées par le compartiment charbon activé correspondaient à 92, 82 et 89 % de la DI (CE stable de l’ordre de 70 %).

Discussion

La CVVHDF et le MARS sont 2 méthodes épuratives efficaces avec des modes d’action et des performances très différentes. En CVVDHF, l’adsorption rendait compte de 80 % de l’élimination mais avec un effet de relargage résiduel (80 % de l’effet épurateur lié au charbon et 10 à 20 % par l’hémodiafiltration).

Conclusion

L’élimination du vérapamil résulte majoritairement d’une adsorption rendant le MARS particulièrement efficace dans cette intoxication. Ces résultats sont à tempérer au vue des conditions de manipulations optimales.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


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Vol 29 - N° 2S

P. S31 - mai 2017 Retour au numéro
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