Trois laboratoires pour une substance - 22/04/17
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Résumé |
Objectif |
Une des principales difficultés rencontrées par les toxicologues analystes réside dans la veille scientifique et la mise à jour des bibliothèques des spectres de masse avec de nouveaux produits stupéfiants, ou non. Nous présentons le cas d’une jeune femme ayant porté plainte pour viol et pour laquelle des analyses ont été réalisées dans trois laboratoires.
Description du cas |
Lors d’une soirée, une jeune femme de 16 ans déclare avoir bu quelques bières, puis s’être sentie mal, ne pouvant plus ni bouger, ni parler, tout en demeurant consciente. Le lendemain, soit environ 16 à 20h plus tard, elle porte plainte et des prélèvements sanguins et urinaires sont réalisés.
Méthode |
Dans un premier temps, après extraction liquide/liquide en milieu alcalin, les prélèvements sont analysés par LC-DAD. Les urines sont analysées par GC-MS sans et après dérivation avec du HFBA ou du BSTFA. Une recherche de psychotropes et benzodiazépines est également effectuée par LC-MS/MS dans les deux prélèvements. Dans un second temps, l’échantillon urinaire a été envoyé au laboratoire d’Hombourg pour recherche de nouvelles drogues de synthèse et drogues d’abus. Enfin, les échantillons ont été adressés au CHRU de Lille où des analyses par LC-HRMS ont été réalisées.
Résultats |
Les analyses initiales ont mis en évidence un pic (temps de rétention de 7,6min) dans le sang et un pic additionnel à 6,0min dans les urines. Les recherches de nouvelles drogues de synthèse ou drogues d’abus sont négatives. Les dernières analyses ont mis en évidence la présence de bilastine dans le sang périphérique (677μg/L) et dans les urines (traces).
Conclusion |
La bilastine est un nouvel anti-histaminique H1 non sédatif. Sa demi-vie est d’environ 15h ; elle est peu métabolisée et son élimination est majoritairement urinaire. Les concentrations plasmatiques thérapeutiques sont comprises entre 100 et 300μg/L [1 ]. En cas de surdosage, les concentrations sanguines mesurées sont comprises entre 1 000 et 2 000μg/L [2 ]. Les effets indésirables sont de type céphalées, somnolence, sensations vertigineuses et asthénie. L’absence de troubles de la conscience relatés par la patiente ne semble pas en cohérence avec une prise de bilastine ; il est cependant légitime de considérer que la concentration sanguine de bilastine pouvait être compatible avec la survenue d’une somnolence. Dans tous les cas, sur le plan analytique, ce dossier illustre la nécessité d’associer différents laboratoires et techniques d’analyse dans le but d’identifier de nouvelles substances. Il montre également l’importance de confronter les résultats analytiques aux données cliniques.
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Vol 29 - N° 2S
P. S40-S41 - mai 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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