Toxicodynétique au cours des intoxications par l’alprazolam et le bromazépam - 22/04/17
Résumé |
Objectifs |
La toxicodynétique définit l’évolution temporelle des manifestations cliniques après ingestion de médicaments (seuls ou en association). L’objectif principal de l’étude était de rapporter les paramètres toxicodynétiques des mono-intoxications à l’alprazolam et au bromazépam.
Méthodes |
Les données du centre antipoison (CAP) de Paris étaient recueillies de 1999 à 2015. Les cas de mono-intoxications à l’alprazolam et au bromazépam ont été sélectionnés en éliminant la prise d’alcool concomitante. Les paramètres toxicodynétiques évalués étaient l’Emax observé (effet clinique maximal observé pour le signe ou le symptôme d’intérêt) et l’index de toxicité (IT) (rapport entre la dose supposée ingérée et la dose quotidienne maximale recommandée).
Résultats |
Au total, 554 et 2067 cas de mono-intoxications à l’alprazolam et au bromazépam ont été inclus, respectivement. L’Emax observé pour l’alprazolam et le bromazépam était un coma survenant dans 5 et 25 cas, respectivement. L’IT était de 6,7 et 1,25, pour respectivement le bromazépam et l’alprazolam. Parmi les patients ayant présenté un coma après ingestion d’alprazolam ou de bromazépam, aucun n’était traité par les médicaments d’intérêt. La médiane du délai d’apparition du coma était de 75min pour le bromazépam. Elle n’était pas connue pour l’alprazolam. Cependant, le délai médian des appels au CAP après intoxication à l’alprazolam était de 30min. Le coma paraît s’être installé dans des délais très courts, de l’ordre de la dizaine de minutes après l’ingestion.
Conclusion |
La méthode toxicodynétique permet de déterminer des paramètres cliniques d’importance majeure durant l’évolution de surdosages par l’alprazolam et le bromazépam et leurs effets maximaux. En comparant les effets neurologiques de l’alprazolam et du bromazépam au nordazépam et à l’oxazépam étudiés précédemment [1 ], nous pouvons conclure que tous les anxiolytiques n’entraînent pas de coma. L’oxazépam et de nordazépam n’induisent pas de coma, même pour un IT médian de l’ordre de 20 pour le nordazépam, alors que l’alprazolam et le bromazépam peuvent induire des comas. Mais dans les deux cas, il est notable que le coma n’est survenu que chez des sujets naïfs, non traités par les médicaments d’intérêt. Une surveillance rapprochée est conseillée, plus particulièrement pour les patients ayant pris de l’alprazolam, car ce dernier entraîne des comas à des doses proches des doses thérapeutiques.
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Vol 29 - N° 2S
P. S73 - mai 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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