Piqure de scorpion Centruroides pococki en Guadeloupe - 22/04/17
Résumé |
Objectif |
Rapporter le premier cas d’envenimation par un scorpion de l’espèce Centruroides pococki, endémique de Guadeloupe.
Description |
En décembre 2016, une agricultrice de 48 ans, habitant l’île de Terre de Bas (îles des Saintes, Guadeloupe), sans antécédent médical, est réveillée à 5h30 car elle vient de se faire piquer à la base du majeur de la main gauche, dans son lit, par un gros scorpion de couleur marron rougeâtre d’environ 7cm. Elle vit dans une maison sur pilotis, isolée dans la forêt. Elle désinfecte la plaie avec de l’alcool et contacte le centre antipoison de Marseille (CAPM) en décrivant une douleur locale très intense au niveau de la piqûre. La patiente applique de la glace, mais la douleur ne cédant pas et irradiant jusqu’au bras, elle prend également 1g de paracétamol. Vers H5, la patiente ressent un engourdissement des lèvres et vers H10 les douleurs laissent place à un engourdissement. La patiente rapporte par ailleurs un œdème local. Le lendemain matin, soit 24h après la piqûre, cet œdème a régressé mais apparaît une hypoesthésie du bout du doigt piqué, qui durera 5jours. La patiente envoie la photo du scorpion au CAPM, qui est alors identifié comme C. pococki par le toxinologue de l’équipe avec confirmation du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris. Il s’agit d’un scorpion endémique de Guadeloupe décrit pour la première fois en 1983 [1 ].
Discussion |
Il existe en Guadeloupe 5 espèces de scorpions : C. barbudensis, C. pococki et Isometrus maculatus appartenant à la famille des Buthidae, ainsi que 2 Scorpionidae, Oiclus nanus et O. purvesii. Le genre Centruroides, qui regroupe plus de 80 espèces de scorpions, est en mutation perpétuelle, de nouveaux taxons tels que C. franckei et C. rodolfoi, découverts au Mexique en 2013, étant régulièrement identifiés. Les espèces du genre Centruroides sont essentiellement retrouvées en Amérique du Nord et en Amérique centrale, où certains taxons comme C. sculpturatus (en Arizona) sont responsables d’envenimations potentiellement sévères chez l’homme [2 ]. Il existe d’ailleurs, aux États-Unis et au Mexique, un antivenin spécifique à base de fraction F(ab)’2 de cheval immunisé par du venin de Centruroides, dont l’utilisation est validée par la FDA. S’il est également présent en Amérique latine, ce genre passe au second plan derrière les espèces du genre Tityus tel que le Tityus obscurus en Guyane.
Conclusion |
Il s’agit du premier cas d’envenimation décrit chez l’homme par le scorpion C. pococki, identifié formellement grâce à une photographie sur l’île de Terre de Bas en Guadeloupe. L’évolution a été favorable en quelques jours.
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Vol 29 - N° 2S
P. S75 - mai 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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