L'aphte est une ulcération douloureuse de la muqueuse buccale. Son apparente banalité ne doit pas nous épargner une démarche diagnostique rigoureuse car toutes les ulcérations de la cavité buccale ne sont pas des aphtes. L'anamnèse et la sémiologie permettent de distinguer : l'aphte banal isolé, l'aphtose buccale récidivante, l'aphtose miliaire, l'aphte géant et la maladie de Behçet. En l'absence de traitement, l'aphte évolue spontanément vers la guérison sans cicatrice à l'exception de l'aphte géant. Si la lésion élémentaire n'est pas reconnue cliniquement, il faut s'efforcer de rechercher tous les diagnostics différentiels (traumatique, infectieux, médicamenteux, maladie inflammatoire, auto-immune, néoplasique, etc.). Les examens complémentaires ont un intérêt étiologique et préthérapeutique ; ils sont proposés pour rechercher un diagnostic différentiel. Devant toute ulcération douteuse sur le plan clinique, une biopsie est pratiquée afin d'éliminer notamment une ulcération tumorale. Dans l'aphtose commune, si le traitement est surtout topique pour le confort (anesthésiques de contact, corticoïdes locaux), la recherche et l'élimination de facteurs locaux et alimentaires conduisent à la réduction des poussées. Les aphtoses invalidantes nécessitent une thérapeutique générale à visée suspensive (colchicine, thalidomide). Quant à la maladie de Behçet, très invalidante de par ses atteintes plurifocales, elle nécessite une prise en charge dans un service spécialisé ; des traitements prometteurs sont en voie d'expérimentation.