But. Le carcinome de la conjonctive est une tumeur avec un potentiel invasif important surtout chez le sujet noir africain et notamment dans le cadre du syndrome d'immunodéficience acquise. Quatre cas cliniques de sévérité croissante sont présentés afin d'illustrer les enjeux d'une prise en charge thérapeutique adaptée.

Matériel et Méthode. Le premier cas est celui d'une femme angolaise de 32 ans, VIH+, présentant un carcinome conjonctival envahissant la totalité de la cornée. Une exérèse large avec conservation du globe et réhabilitation visuelle a été possible. Le deuxième cas est celui d'un homme centre-africain de 54 ans présentant un carcinome conjonctival envahissant la chambre antérieure et le droit inférieur. Une énucléation élargie avec conservation des paupières a été possible.

Le troisième cas est celui d'un homme ivoirien de 25 ans, VIH+, présentant un carcinome conjonctival avec envahissement orbitaire antérieur. Une exentération sans conservation des paupières suivie d'une irradiation externe a été nécessaire.

Le quatrième cas est celui d'une femme centre-africaine de 40 ans, VIH+, présentant un carcinome conjonctival envahissant l'orbite avec métastase ganglionnaire. Une exentération sans conservation des paupières avec curage ganglionnaire et irradiation externe a été nécessaire.

Résultats. Des formes agressives de carcinome conjonctival peuvent être rencontrées, notamment chez le sujet jeune noir-africain. Elles imposent un bilan comprenant une échographie oculaire, un scanner orbitaire et une sérologie VIH.

Commentaire et Conclusions. Les auteurs insistent sur la nécessité d'un examen anatomopathologie devant toute pathologie conjonctivale chronique répondant mal aux traitements habituels. De même un examen anatomo-pathologique est nécessaire en cas de résection chirurgicale conjonctivale, y compris pour ptérygion.