Le tabac protégerait-il de la presbytie ? - 08/03/08
O Forzano,
G Boetsch,
B (Marseille) Ridings
But. Au cours d'un travail recherchant les impacts psychologiques et sociaux que peut avoir la presbytie sur les individus, nous avons mis en évidence une bien curieuse corrélation entre le tabac et l'âge de survenue de la presbytie.
Matériel et Méthode. Il s'agit d'une étude transversale s'intégrant dans un travail de recherche anthropologique. Un questionnaire fermé au cours d'un entretien singulier aborde différents thèmes (socio-économique, ophtalmologique et cardiologique), et différentes données biologiques sont relevées. Tous les individus devaient avoir plus de 45 ans. Les informations recueillies ont ensuite été traitées par différents tests statistiques (CHI2 et Mann-Whitney).
Résultats. 99 individus sont retenus (également répartis selon le sexe). 23 % des individus de cet échantillon fument (26.4 % chez les hommes et 19.6 % chez les femmes). En croisant l'âge de survenue de la presbytie chez les non fumeurs et non fumeuses avec celui des fumeurs et fumeuses, nous avons mis en évidence une différence statistiquement significative en défaveur des non fumeurs (presbytes 3.5 ans plus tôt). Une différence a aussi été retrouvée entre fumeuses et non fumeuses (2.7 ans) mais celle-ci n'est pas statistiquement significative
Commentaire et Conclusions. Il apparaîtrait que la consommation de tabac apporterait une sorte de protection contre la survenue de la presbytie. En fait plus qu'une protection cela serait plutôt un sursis accommodatif, qui n'existerait que chez les hommes. Toutefois des réserves sont à émettre : l'effectif réduit, la consommation de tabac retenue uniquement sur un plan qualitatif, et enfin la corrélation, même statistiquement significative, ne correspond pas forcément à une relation de cause à effet. En conclusion. Pour une des premières fois un “bénéfice” ressortirait de la consommation de tabac, et celui-ci, une fois n'est pas coutume, n'existerait que chez les hommes. Cependant devant la faible ampleur d'un tel bénéfice serait-il bien raisonnable de se mettre à fumer ?
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Vol 25 - N° 5
P. 109 - avril 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.