But. La plaque vernale constitue une complication grave de la kératoconjonctivite printanière survenant dans près de 10 % des cas. Lorsqu'elle résiste au traitement médical ou réduit l'acuité visuelle, un recours à la chirurgie s'impose. L'intérêt de la greffe de membrane amniotique pour le traitement d'une plaque vernale grave est exposé à partir de 2 observations.

Matériel et Méthode. 2 garçons âgés de 5 et 14 ans présentent une kératoconjonctivite vernale de forme respectivement palpébrale et mixte compliquée d'une plaque vernale résistant au traitement médical durant plus de 2 mois. La cicatrisation cornéenne est obtenue dans les 7 jours suivants la greffe d'une membrane amniotique humaine.

Résultats. Les procédures chirurgicales conventionnelles sont efficaces mais possèdent leurs propres complications à long terme. L'intérêt spécifique de la membrane amniotique humaine dans le traitement de la plaque vernale est conforté par les données physiopathologiques actuelles impliquant des médiateurs inflammatoires libérés par les éosinophiles. En pratique, la greffe permet une réépithélialisation rapide de la plaque au prix d'une morbidité nettement réduite. Les modalités chirurgicales précises (taille du greffon, gestes associés en un temps) sont discutées.

Commentaire et Conclusions. Grâce à ses nombreuses propriétés, la greffe de membrane amniotique se révèle être, en pratique, une procédure simple et efficace pour obtenir rapidement la cicatrisation d'une plaque vernale grave. La réalisation précoce de la greffe devrait permettre de diminuer d'une part la durée d'utilisation des corticostéroïdes qui possèdent leur propre morbidité à long terme, et d'autre part l'incidence des complications réfractives liées à l'ulcère.