Conjonctivite nécrosante par automutilation. - 08/03/08
F Tchaplyguine,
L Menard,
P Rizzi,
C Michel,
D Grivet,
JP (Saint-Étienne) Maugery
But. Les auteurs rapportent un cas d'automutilation conjonctivale méconnue initialement, et dont l'évolution atypique a orienté le diagnostic étiologique.
Matériel et Méthode. Une femme de 21 ans, déficiente mentale légère bien intégrée, était suivie pour épisclérite bulbaire temporale gauche résistante au traitement médical. Quinze jours après une biopsie conjonctivale, la patiente s'est présentée avec une déhiscence conjonctivale profonde à bords nécrotiques, de localisation nasale, associée à une pelade brutale. Une nouvelle biopsie avec suture de la déhiscence a été réalisée, avec hospitalisation en secteur psychiatrique. Le bilan étiologique était non contributif. Une semaine plus tard, on observait, sur un autre site, le même aspect de nécrose conjonctivale profonde.
Résultats. La patiente a avoué se mutiler avec un coupe-ongle. L'équipe psychiatrique rapportait une complaisance vis-à-vis des examens médicaux et de la chirurgie, avec un attachement excessif à son ophtalmologiste, ainsi que d'autres conduites pathomimiques,. Une cicatrisation lente a été observée après la mise en place bilatérale d'un plâtre brachio-antébrachial.
Commentaire et Conclusions. Les manifestations d'automutilation oculaire sont aisément reconnues devant un terrain psychiatrique évocateur.
Elles peuvent égarer le diagnostic si elles ne sont pas évoquées. Malgré une prise en charge psychiatrique indispensable, le pronostic ophtalmologique à terme demeure imprévisible.
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Vol 25 - N° 5
P. 114 - avril 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.