Introduction. La localisation parasagittale et basiliaire du méningiome est relativement rare. La tumeur est susceptible d'entraîner une altération de la fonction visuelle. Notre travail avait pour but d'évaluer le retentissement visuel des méningiomes intracrâniens diagnostiqués à l'hôpital central de Yaoundé.

Observations et Méthodes. Il s'agit d'une revue rétrospective des patients opérés de méningiomes intracrâniens porteurs d'une altération de la fonction visuelle à l'hôpital central de Yaoundé, de 1998 à 2001. Investigations effectuées : acuité visuelle, champ visuel, ophtalmoscopie, tomodensitométrie, histopathologie. Traitement systématiquement prodigué : exérèse la plus large possible de la tumeur associée à une radiothérapie. Durée minimale du suivi : 6 mois. Données étudiées : paramètres épidémiologiques de base, localisation de la tumeur, acuité visuelle et champ visuel au terme du traitement.

Résultats. Pendant trois ans, 13 méningiomes intracrâniens ont été diagnostiqués, dont 5 avaient une atteinte visuelle. Moyenne d'âge : 36,8 ans ± 12,4. Prédominance féminine : 3F/1F. Localisation des tumeurs : (1) gouttière olfactive, (2) localisation pétro- clivale avec hydrocéphalie, (3) atteinte intracrânienne avec volumineuse extension vers le canal optique et l'espace orbitaire, (4) tiers moyen de l'espace parasagittal droit, (5) atteinte frontale. Évaluation postopératoire de la fonction visuelle : cécité bilatérale (1 patient), cécité unilatérale (1 malade), déficit unilatéral du champ visuel (1 patient), lésions oculomotrices (1cas).

Discussion. Le retentissement visuel n'est pas rare, allant souvent jusqu'à une cécité. Les dimensions importantes de certains méningiomes pourraient en fournir une explication. Deux causes sont envisageables : diagnostic tardif, croissance tumorale rapide.

Conclusion. Le méningiome intracrânien est aussi relativement rare dans le contexte tropical africain. L'atteinte visuelle peut être sévère lors du diagnostic.