Les agents antiplaquettaires, comme tous les traitements antithrombotiques, exposent à un risque hémorragique. Leur efficacité à réduire le risque thrombotique a longtemps été au centre des réflexions, tandis que le saignement était considéré comme une complication inévitable et acceptable. Avec la commercialisation du prasugrel et du ticagrélor, nouveaux inhibiteurs du récepteur plaquettaire P2Y12, plus puissants que le clopidogrel, le risque hémorragique a augmenté. La balance entre la réduction du risque absolu d’événements ischémiques et l’augmentation du risque absolu de saignements est devenue délicate à apprécier. Cet article propose une mise au point sur l’évaluation du risque hémorragique associé aux agents antiplaquettaires, incluant la place des tests fonctionnels plaquettaires et sur la prise en charge de l’hémorragie. Il discute la neutralisation des agents antiplaquettaires, et en particulier du ticagrélor, puisque ses spécificités complexifient la stratégie thérapeutique.

Like all antithrombotic drugs, antiplatelet agents expose to a risk of bleeding complications. Clinical research has extensively focused on the efficacy of these drugs to reduce ischemic events. The bleeding risk associated with them was solely considered as an inevitable and acceptable complication. When two new potent P2Y12-receptor inhibitors, prasugrel and ticagrelor, were marketed, the risk of major bleeding increased. These new agents have modified the balance between the absolute risk reduction in ischemic events and the absolute risk increase in bleeding events. This paper is an update on the bleeding risk assessment associated with antiplatelet agents. It discusses the place of platelet function monitoring, and the optimal management of bleeding complications. It addresses the challenging issue of reversal of antiplatelet therapy, focusing especially on ticagrelor, which pharmacodynamics complicate bleeding management.