Infection à pneumocoque chez les patients atteints de lupus systémique - 22/05/17
Résumé |
Introduction |
Le taux de mortalité en lien avec les infections reste élevé chez les patients atteints de lupus systémique. Les infections à pneumocoque semblent plus fréquentes et plus sévères en contexte lupique que dans la population générale. Notre étude a pour but d’analyser les facteurs de risques associés à la survenue et à la sévérité de l’infection à pneumocoque chez les patients lupiques.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une analyse rétrospective de janvier 2005 à décembre 2014 à partir des dossiers médicaux :
– des patients lupiques hospitalisés dans notre service pour une infection à pneumocoque ou non ;
– des patients non lupiques hospitalisés dans notre service pour une infection à pneumocoque.
Nous avons analysé les caractéristiques associées à la survenue et la sévérité de l’infection à pneumocoque chez les patients lupiques en comparant 3 groupes de patients : patients lupiques hospitalisés pour une infection à pneumocoque ; patients lupiques hospitalisés pour autre chose qu’une infection à pneumocoque ; patients non lupiques hospitalisés pour une infection à pneumocoque.
Résultats |
Cent quatre-vingt-dix patients lupiques, d’âge moyen 42,2±14,9 ans dont 87,4 % de femmes, ont été hospitalisés lors des 10 années étudiées. L’infection à pneumocoque était le motif d’hospitalisation chez 6 patients lupiques (3,2 %). Dans 5 cas sur 6 l’infection à pneumocoque était invasive. Avec un suivi de 2112,8 ans pour la totalité de la cohorte, l’incidence d’infection à pneumocoque invasive chez les patients lupiques était de 236/100 000 patients-années. L’infection à pneumocoque chez les patients lupiques, comparativement aux patients non lupiques, survenait plus précocement (âge au diagnostic de 43,5+14,9 contre 65,3+18,7 ans, p=0,009) et était plus sévère, avec une plus grande fréquence de forme invasive (p<0,001) et de séjours en soins intensifs (p=0,015). Les facteurs de risque associés à l’infection pneumococcique chez les patients lupiques étaient une hypogammaglobulinémie<5g/L (p=0,003) et un antécédent de néphrite lupique (p=0,047). La prise de corticoïdes (p<0,001) et le traitement immunosuppresseur (p=0,027) étaient eux associés à la sévérité de l’infection.
Conclusion |
Les patients atteints de lupus sont à haut risque d’infections à pneumocoque invasives. Notre étude souligne l’intérêt de la vaccination antipneumococcique chez les patients lupiques.
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Vol 38 - N° S1
P. A104 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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