« Altération de l’état général » : profil étiologique dans un service de médecine interne - 22/05/17
Résumé |
Introduction |
L’altération de l’état général (AEG) représente un motif de plus en plus fréquent de consultation aux urgences et d’hospitalisation dans les services de médecine. Cette entité, témoignant pour le grand public d’une détérioration de l’état de santé globale de l’individu, ne possède jusqu’à nos jours aucune définition sémantique et médicale précise et recouvre en routine clinique un certain nombre de syndromes ou d’entités totalement différentes.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive réalisée dans un service de médecine interne à partir des patients admis sur une période de 11 ans (2005–2016), l’AEG étant le motif principal d’hospitalisation. Nous avons retenu pour notre étude la définition classique des « 3A » : anorexie, asthénie et amaigrissement (perte de poids de plus de 10 % en 6 mois ou de plus de 5 % en 1 mois par référence au poids antérieurement mesuré).
Résultats |
Nous avons colligé 226 patients dont 117 hommes (51,76 %) et 109 femmes (48,23 %). L’âge moyen est de 59,47 ans, avec des extrêmes allant de 15 ans à 97 ans. Dans 42,03 % des cas (n=95), l’âge était supérieur ou égal à 65 ans. Tous les patients ont bénéficié d’un bilan biologique initial (comportant un ionogramme sanguin, un dosage de la protéine C-réactive, un bilan hépatique, une fonction rénale, une numération formule sanguine, un bilan d’hémostase, une vitesse de sédimentation et une électrophorèse des protéines), une radiographie pulmonaire et un électrocardiogramme. Une étiologie unique était retrouvée chez 126 patients et les 100 autres présentaient deux ou trois causes différentes. L’origine maligne représentait la première étiologie à 27,87 % (n=63), dont les hémopathies malignes (34,92 %), les néoplasies digestifs (20,6 %), pulmonaires (9,52 %) et prostatiques (7,93 %), des métastases étaient retrouvées dans 25,39 %. Une cause infectieuse aiguë ou subaiguë représentait 22,12 % (n=50) dont 7 cas de tuberculose, 3 cas d’infection par le VIH et 2 cas de brucellose. Les deux principaux sites infectieux étaient pulmonaire et urinaire. Une étiologie inflammatoire ou auto-immune était retrouvée dans 11,06 % des cas (n=25), une cause endocrinienne dans 8,84 % des cas (n=20) ; principalement les dysthyroïdies, les complications du diabète et les insuffisances surrénaliennes ; et une carence en vitamine B12 et/ou en folate dans 7,07 % des cas (n=16). Une dépression était à l’origine dans 1,76 % (n=4).
Conclusion |
Il semble que le terme d’AEG correspond, dans la pratique, à une rupture avec l’état antérieur de l’individu qui peut être le seul signe révélateur initial de nombreuses pathologies organiques sous-jacentes, surtout chez le sujet âgé. Les pathologies médicales aiguës, surtout infectieuses, et chroniques sont les principales causes. L’enquête étiologique initiale se base sur un bilan biologique et radiologique relativement simple qui permet à lui seul, dans certains cas, de poser le diagnostic.
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Vol 38 - N° S1
P. A131 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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