Épidémiologie de la contamination bactérienne oculaire au cours de la chirurgie de la cataracte. - 08/03/08
J Feys,
A Savanet-Bouccara,
A (Villeneuve St Georges) Dublanchet
Introduction. L'analyse de 2 600 prélèvements intraoculaires permet de préciser les germes contaminant la chambre antérieure au cours de la chirurgie de la cataracte, aidant ainsi à une meilleure compréhension des mécanismes de survenue de l'endophtalmie postopératoire.
Matériel et Méthodes. Le liquide emplissant la chambre antérieure est systématiquement prélevé en fin d'intervention de cataracte. Le prélèvement est fait avec une canule par l'incision de service, avant lavage du viscoélastique, puis injecté en flacon d'hémoculture pédiatrique et mis en culture, conservé un mois.
Résultats. Le taux de prélèvements contaminés est de 5 %, stable depuis plusieurs années. Les contaminants sont exclusivement des bactéries à Gram +, corynéformes (71 %), staphylocoques à coagulase négative et espèces apparentés (24 %), le reste étant composé de staphylocoque doré (3 cas) et streptocoque (1 cas).
Discussion. Tous les germes retrouvés étaient des commensaux. Ceci confirme le fait que la majorité des germes provient du cul-de-sac conjonctival et de la surface des paupières. Aucun germe environnemental, parfois responsable d'endophtalmie, n'a été isolé dans ces prélèvements. Le taux de contamination apparaît constant, voire incompressible, mais cette contamination est bien tolérée par l'oeil, sans infection clinique le plus souvent. La connaissance des contaminants oculaires peut aider à améliorer les mesures d'asepsie et d'antisepsie pré et peropératoires.
La surveillance de la contamination peut permettre de déceler des contaminants environnementaux (bactérie à Gram –, Bacillus cereus ,…), traduisant une contamination alarmante (surveillance épidémiologique). Elle peut aussi aider à traiter une infection déclarée en cas de bactérie identifiée dans le prélèvement.
Conclusion. Le taux de contamination oculaire peropératoire est stable, et elle est due exclusivement à des germes commensaux.
Plan
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Vol 25 - N° 5
P. 130-131 - avril 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.