S'abonner

Évolution favorable d’un scléromyxœdème d’Arndt Gottron sous immunoglobulines polyvalentes - 22/05/17

Doi : 10.1016/j.revmed.2017.03.238 
B. Garcia , A. Lasek, P. Modiano
 Dermatologie, hôpital Saint-Vincent-de-Paul, Lille, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le scléromyxœdème est une mucinose dermique rare, d’évolution imprévisible, caractérisée par un syndrome sclérodermiforme, associé à de nombreuses papules et une gammapathie monoclonale. Des manifestations extracutanées sont fréquemment objectivées. Il n’existe pas actuellement de consensus formel concernant la prise en charge thérapeutique. Le faible nombre de cas associé à l’absence d’étude randomisée rend le choix thérapeutique difficile. Nous rapportons le cas d’un scléromyxœdème d’évolution rapidement favorable sous immunoglobulines polyvalentes.

Observation

Un homme sans antécédent, de 49ans était admis en hospitalisation pour le bilan d’une mucinose dermique associé à un syndrome sclérodermiforme. On notait de nombreuses papules prédominantes au niveau du front, des mains, des bras, du cou et du cuir chevelu associé à une sclérose cutanée en regard. Des manifestations à type de myalgies complétaient le tableau clinique. L’histologie mettait en évidence des dépôts de mucine dermique associés à une fibrose focale. Une gammapathie monoclonale type Ig G kappa était mise en évidence sur l’immunoélectrophorèse, il n’y avait pas de dysthyroïdie. Le diagnostic de scléromyxœdème d’Arndt Gottron était posé, un traitement par immunoglobulines polyvalentes était débuté à la dose de 2g/kg une fois par mois. Après deux cures d’Ig IV, on notait une nette diminution de l’infiltration cutanée, associée à une diminution en taille et nombre des papules. Le patient retrouvait une amélioration également de ses myalgies. L’évolution à 12mois était satisfaisante.

Discussion

Le scléromyxœdème est une pathologie rare, survenant chez des adultes d’âge moyen, associé à une gammapathie monoclonale. Les manifestations extracutanées comportent des signes neurologiques, pouvant mener jusqu’au coma et au décès. Des manifestations cardiaques, rhumatologiques, musculaires, hématologiques et respiratoires sont également décrites. Le pronostic semble réservé avec une mortalité aux alentours de 30–40 % à 2ans. Les thérapeutiques le plus souvent utilisées reposent sur les gammaglobulines IV. Le profil de tolérance associé à leur efficacité semble, à ce jour, en faire un traitement de choix. L’évolution spectaculaire des signes cutanés et systémiques de notre patient laissent penser que les immunoglobulines doivent rester le premier palier thérapeutique. La problématique actuelle repose cependant sur le suivi et devenir de ces patients. En effet, les bases empiriques de ce traitement ne permettent pas de bénéficier de recommandations concernant le traitement au long cours (Fig. 1, Fig. 2).

Conclusion

Le traitement par immunoglobulines semble être le meilleur compromis entre efficacité et tolérance dans la prise en charge du scléromyxœdème. Le mécanisme d’action de ce traitement est encore mal connu, les hypothèses privilégiées étant une action anti-fibrosante prédominante. Le recueil de données plus complètes sur cette maladie pourrait permettre d’améliorer la compréhension de cette pathologie rare et complexe.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2017  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 38 - N° S1

P. A171-A172 - juin 2017 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Particularités cliniques et évolutives de l’hypertension artérielle pulmonaire au cours du scléro-lupus : à propos de 20 cas
  • I. Rachdi, M. Tougorti, Z. Aydi, F. Daoud, H. Zoubeidi, B. Ben Dhaou, F. Boussema
| Article suivant Article suivant
  • Sécurité d’emploi, efficacité et tolérance à long terme de la perfusion sous-cutanée d’immunoglobulines G facilitée par la hyaluronidase humaine recombinante chez des enfants et des adultes atteints de déficit immunitaire primitif (DIP)
  • K. Boudjemia, R.L. Wasserman, M. Stein, L. Kobrynski, H. Leibl, L. Yel

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.